À
priori, en la voyant noire ou Grise, on est très loin de penser
qu'il existe une multitude de variations de la première "Traction"
Norev. Dernier modèle de la série des châssis tôle à avoir été
créé sans antenne, il sera aussi le premier à être équipé
d'un moteur à inertie pour la série des Norev mécaniques.
Un petit peu maladroite comparée à l'excellence du reste de la
production des miniatures de Norev quant au traitement de sa face avant, la 15-six Citroën souffre en plus
d'une déformation quasi inévitable du toit au niveau du point d'injection
de la Rhodialite. Mais malgré ses défauts, elle est très attachante, et reste un incontournable de cette marque ainsi qu'un des modèles les plus
emblématiques aux yeux des collectionneurs, qu'ils soient de Norev
ou de plusieurs marques de jouets confondus de la même époque. La
15-six dans sa version civile se déguste généralement en gris (deux
nuances de base) ou en noir, les plus chanceux la trouveront en
bleu-clair ou en beige ; voire en jaune, rouge ou vert pour les
carrément "veinards" pour ne pas employer un autre
terme.
On
peut s'étonner du choix de reproduire une "Traction" miniature en 1954, Norev semble être la dernière marque, avec J.R.D, à l'avoir
réalisée durant son exploitation par Citroën. En effet, à cette
époque, les bruits de la sortie prochaine d'une "Super
Citroën" vont bon train. L'alignement sur la concurrence est
certainement la meilleure explication possible, néanmoins, Norev
sort des sentiers battus en offrant non seulement une 15-six, mais
surtout une version "familiale" récemment ressortie au
salon de l'automobile 1953 inaugurant "l'année modèle 1954"
(même si cette notion n'était pas officielle à cette époque). En
définitive, Norev colle toujours à l'actualité.
Première
version (1954) : C'est la première Norev à sortir directement
avec des rivets et un châssis noir. Ses phares sont spécifiques et
elle les gardera tout au long de sa carrière. Elle est en outre
équipée de roues types 1 comme ses deux prédécesseures, d'une
étiquette Rhodialite bleue du premier type, et d'une jolie boîte
jaune, noir et rouge appelée « Lapin » par les
collectionneurs en raison du logo Norev sur un des rabats.
Cette
première version se distingue par plusieurs petits détails tels
que : l'absence d'antenne et de gravure sur l'aile arrière
droite, un intérieur du châssis laissé brut et un pare-chocs arrière ne
possédant que deux points d'ancrage sur la carrosserie. Cette version se trouve en noir ou en gris perle, on
peut ajouter une nuance plus rare, gris clair empruntée aux Vedette
et Aronde de la même époque. Si les modèles gris sont livrés avec
des roues rouges, en revanche les noirs le sont avec des roues
jaunes (cette couleur de roues restera d'ailleurs l'apanage des 15-six). On trouve parfois des modèles "inversés", gris roues jaunes
ou noir roues rouges ; ces modèles existent réellement,
malheureusement la floraison de variantes apocryphes notamment sur
eBay ces dernières années, force à faire attention avant
d'acheter (cher) ce genre de variante.
Enfin il semblerait bien que les premiers exemplaires fabriqués fussent équipés de phares et d'une calandre "plus petits" que par la suite. Ceci s'observant tant sur des modèles en état d'usage qu'en état neuf laisse penser qu'il y a eu quelques ratés au démarrage
Deux photos d'un exemplaire vendu sur eBay |
Deuxième version
(1954) : Le moule de la 15-six subit deux transformations, la
première peu visible au premier regard, est l'adjonction d'un troisième point
d'ancrage au centre du pare-chocs arrière, et la deuxième, est le
percement du trou sur le côté gauche du capot pour passer l'antenne radio (appelée "de TSF" sur certaines réclames de l'époque), cette dernière est du
premier type, donc longue. Autrement pas de changement par rapport à
la version précédente si ce n'est le châssis, qui rapidement va devenir noir des deux côtés, et perdre le premier "I" du mot "Miniatures". Ce défaut d'emboutissage ne sera jamais corrigé.
Les couleurs connues
sont : Noir roues jaunes, Gris perle roues rouges et plus
rarement noir roues rouges. Notons enfin une version bleu-clair plus pâle que la version de 1959, équipée de roues
rouges et qui aurait servi de test de vérification du moule.
Troisième version
(1954/55) : La grande nouveauté de cette version est le
monogramme « 15-6 cyl » sur l'aile arrière droite. De
plus, l'intérieur du châssis est dorénavant toujours peint ;
néanmoins on voit quelques exceptions au châssis intérieur brut,
ou noir avec encore le premier I de miniatures, des modèles de transitions dus au croisements de stocks de
carrosseries et de châssis.
Les couleurs connues sont
gris perle roues rouges, noir roues jaunes puis définitivement
rouges, ainsi que gris souris roues rouges. Enfin si le gris perle
possède quelques variations de teintes et peut parfois virer au
gris-beige en vieillissant, il existe pour cette version une rare
variante vraiment beige.
Très intéressant trio en boîtes "lapin" |
C'est avec cette version
que naissent les Norev mécaniques, si les autres modèles motorisés
possèdent des roues noires au lieu de rouges, les premières 15-six
sont équipées de roues gris-beige, que la voiture soit noire ou
gris-souris. Récemment un exemplaire à l'origine indiscutable, gris-perle aux roues noires à
fait surface, ce qui prouve que la multiplicité des variantes due à
l'utilisation systématique de tout fin de stock et extrêmement
importante chez Norev. Ces versions mécaniques sont livrées en
boîtes « lapin » agrémentées d'une petite étiquette
collée indiquant la mention "mécanique", ces
dernières sont d'abord dorée puis rouge vif imprimée sur papier
couché. L'étiquette Rhodialite quant à elle, est habutuellement bleu du premier type que le modèle soit motorisé ou non, néanmoins comme on peut le voir sur la photo ci contre, les exemplaires les plus tardifs peuvent avoir été commercialisés avec une étiquette Rhodialite simple de couleur rouge (pour tout savoir sur les étiquettes Rhodialite cliquez sur la poto).
Il existe également, une version aimantée (un
gros aimant riveté par Norev dans le châssis) avec des guides
vissés dans le châssis, de couleur noire ou gris-perle, elle date
de 1955 et servait certainement à un jeux de foire ou autres fêtes
foraines en compagnie d'une 4cv Renault, d'une Ford Vedette,ou d'une Dyna Z Panhard. Il est bien évidemment possible qu'il existât une Simca Aronde dans cette série.
Les quatres modèles possibles en boîte caisse type 1 |
Exemplaire en boîte caisse type 2 |
Deux modèles mécaniques en boîte type 3 surchargées |
Quatrième version
(1955) : Il ne s'agit pas vraiment d'une nouvelle version en
tant que tel, mais plusieurs choses changent autour de la miniature.
Premièrement il n'y a plus que deux couleurs, noir et gris-souris,
les roues sont maintenant toujours rouges pour les version
collections et noires pour les versions mécaniques. Deuxièmement,
l'étiquette Rhodialite change, elle devient bleue deuxième type
pour les versions "collection" et rouge premier type pour les
mécaniques. Enfin troisièmement, la boîte dite "caisse"
ou "container" accompagne dorénavant la 15-six. Les trois premières
versions de cette boîte seront utilisées pour ce modèle,
type 1 : mi 1955, type 2 fin 1955, type 3 début 1956, c'est ce
dernier type qui est le plus fréquent car utilisé jusqu' à la fin
de la production. Pour les versions
motorisées, l'étiquette « mécanique » est rouge vif
sur papier couché (boîtes type 1 & 2), puis rouge rosé virant au brun en vieillissant imprimée sur papier mat (boîte type 3).
Version type 7 "post Police" en gris... |
Quatrième version bis
(1955) : On ne saura sans doute jamais si il s'agit d'une
tentative de concurrencer Minialuxe avec une gamme «économique» ou
d'une demande publicitaire, mais il existe à l'instar de la Vedette, de l'Aronde et de la Dyna Z, une version dépouillée au châssis
sans marquage, aux roues monobloc entièrement blanches et à l'accastillage
laissé en plastique brut, non chromé. Les coloris possibles sont
rouge ou jaune en plastique dur, et bleu ou vert en plastique
souple. La résurgence de ce type de modèles dans des endroits
géographiquement très éloignés laisserait penser à une prime
lors du tour de France ou d'une caravane d'été sur le littoral en 1955 ou 1956
Cinquième version (début
1957) : Encore une fois pas de changement sur la miniature en
elle même, celui ci vient de l'étiquette Rhodialite qui devient
commune aux versions dites collections et mécaniques. Elle est
double imprimée en rouge. Cette version est très peu courante car
elle est contemporaine de l'arrivée de la version "Police"
qui va monopoliser le moule de la version civile.
Les versions 6 & 7 livrées en boîte type 3 |
... Et en bleu |
Sixième version (1957) :
L'arrivée de l'antenne courte est la seule différence avec la
version précédente, et comme celle ci, elle est peu courante. On
peut supposer qu'il existe des modèles mécaniques pour ces deux
dernières versions, mais il semblerait qu'encore une fois la version
"Police" monopolise toutes les attention et que ces deux dernières variantes soient plutôt le fruit d'un montage de carrosseries encore en stock alors que le moule a été retravaillé pour la version "Police".
Septième version
(1957/59) : Dernière version, contemporaine des modèles "Police" (elles étaient conjointement disponibles au catalogue), elle se reconnaît à la marque du cartouche "Police" sur les côtés et aux points d'ancrage du
panonceau (toujours "Police") visibles à l'intérieur
du toit. Sous le capot, un renfort a été ajouté et l'on peut voir la trace de l'occultation du trou permettant de positionner le "projecteur" de la version "Police".
Certains exemplaires de couleur noir ont été livrés avec une boîte "caisse"
type 1 provenant d'un petit stock retrouvé à ce moment là en usine. Cette version existe
aussi en bleu-clair, plus soutenu que celui de la deuxième version,
son tirage confidentiel et son coloris inhabituel, en ont fait un des "Graal" de la collection.
Version Type 8 avec les roues de la 11cv 1936 |
Huitième version (fin
des années soixante, années soixante-dix ?) : Ces derniers exemplaires, à priori
toujours noirs, seront finis avec des roues grises chaussées de
pneus noir provenant de la Citroën « Traction » 11cv
1936 de la série Moyen-Âge dont le dessin est légèrement différent de celui des roues des années cinquante.
Cette variante n'a jamais été commercialisés et les quelques rares exemplaires que l'on peut
trouver ont tous été retrouvés au moment de la
fermeture de l'usine Norev au milieu des années 80. Cette 15-six est donc contemporaine de la Dyna "skis" marron ainsi que des Frégates,
Chambord et Plein-Ciel de couleur gris et grenat équipées de jantes "Soleil". Actuellement personne n'est
en mesure d'expliquer ces tirages confidentiels... Exemplaires
fabriqués par et pour le personnel en "perruque",
petite série afin de montrer comment sont les modèles dont
dorénavant Norev essaye de louer les moules à l'étranger avant de finalement les vendre à la société Elligor, ou vague tentative
de grossir une série Baby pour un public collectionneur grandissant de plus en plus ? Dinky Toys aura un court temps cette dernière
réflexion, très vite abandonnée.
Il existe enfin quelques
exemplaires avec des roues dites "soleil" dont
l'authenticité n'a pas encore été prouvée. De manière générale il est conseillé de faire attention au moment de l'achat de ce genre de modèle, si il n'est pas fait auprès d'un spécialiste.
Néanmoins il faut encore parler de la version Police... Avec la sortie de la DS19 en octobre 1955, la "Traction" prend un inévitable "coup de vieux". Et l'année suivante, en 1956 Dinky Toys recycle deux modèles dont les ventes sont en perte de vitesse, en version "Taxi" : La Ford Vedette "54" qui a été détrônée par la Versailles, sans espoir de retour vers un retour à la fabrication de version civile ; mais aussi la Simca Aronde Élysée pourtant nouvellement sortie. On peut penser à fortiori que Meccano ait craint que le lifting de l'Aronde ne suffise pas à maintenir ses ventes. Pourtant les deux versions seront fabriquées conjointement jusqu'à la sortie de la P60.
L'idée est bonne et les Véron Brothers s'engouffrent dans la brèche, décidant de valoriser deux modèles vieillissants : La 15-six et ... la Ford Vedette eux aussi !
Pour une raison aussi curieuse qu'inconnue, la 15-six "Police" sort d'abord en deux coloris : noir ou rouge. Aucune explication ne nous est parvenue quant à ce choix qui s'avère avoir été pris très tôt puisque les illustrations de la boîte comme du catalogue ont sans aucun doute été faites d'après un exemplaire de couleur rouge et que même la réclame dans la presse enfantine montre un exemplaire qui, si la densité de niveau de gris n'indique pas clairement la couleur rouge, n'est pas de couleur noire pour autant.
Ultime variante avec antenne courte |
Première version (février 1957) : En rouge avec plaques blanches, en noire avec plaques rouges, mais aussi en noir avec plaques blanches. À ce stade il est impossible de dire si la 15-six Police sort d'abord uniquement avec plaques blanches quelque soit la couleur de la carrosserie, ou si celles ci furent montées au moment de l'arrêt de production de la version rouge, avec le stock restant prévu pour cette dernière. Cette version est toujours équipée d'une grande antenne, d'une étiquette Rhodialite double de couleur rouge en versions "collection" et "mécanique". Au rayon des curiosités, il existe un exemplaire à l'origine indiscutable, rouge à roues noires bien que le modèle ne soit pas motorisé.
Deuxième Version (1958/59) : La 15 Police n'est plus disponible qu'en noir plaques rouges désormais pourvue d'une antenne courte. La version "mécanique" existe, elle n'est pas fréquente. Les derniers exemplaires furent commercialisés en boîte normale avec un grand marquage "Police" au tampon sur une des faces.
Un article rédigé par Erwan Pirot avec le soutien de Vincent Pirot
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