Si il n'eut pas le règne le plus court de l'histoire britannique, Edward VIII est le monarque au règne bref dont on se souvient le mieux car il n'aura duré que 326 jours et s'est déroulé il y a moins de 90 ans. Foin de coup d'état ni de querelles familiales à la Marie Tudor et Jane Grey, Edward aurait abdiqué par amour pour Wallis Simpson. En effet, outre le fait que cette dernière était américaine et roturière, elle était surtout divorcée de son premier mari, et seulement en instance de divorce d'avec son deuxième époux quand le nouveau monarque la demanda officiellement en mariage.
Cependant, il semblerait que des sympathies appuyées pour l'Allemagne nazie pesèrent aussi dans la balance, incitant le gouvernement britannique à écarter Edward VIII du trône. Le 11 décembre 1936 Edward, communément appelé David dans sa famille abdique en faveur de son frère Albert qui devient donc George VI, le fameux roi bègue.

.jpg)
Durant ces 326 jours de règne pourtant non couronné, de nombreuses choses se mettent en place, notamment l'actualisation de mobilier urbain comme les boîtes aux lettres rouge et noire qui comportent dorénavant le monogramme "ER" pour Edward Rex. Ces boîtes aux lettre seront très rapidement remplacées par celles arborant le monogramme "GR" quand George VI montera sur le trône. On pourrait penser que les boîtes "ER" auraient pu être réutilisées lors du couronnement de la reine Elizabeth II en 1953, mais non, car le monogramme comporte le numéro de série du monarque en place afin d'éviter toute confusion. Ainsi il n'est pas possible de substituer "E II R" à "E VIII R" (passionnant n'est il pas ?). Autre retentissant scandale : des essais de monnaies sont frappées, or le protocole demande à ce que le profil du nouveau monarque soit mis dans la direction opposée au précédent. George VIII ne l'entend pas ainsi et exige que son profil gauche soit représenté, montrant sa belle raie sur le côté. Dès 1937, George VI aura son profil du même côté afin de créer l'illusion d'un semblant d'alternance...

Présentée pour la première fois dans le numéro de septembre 1936 du Meccano magazine, la fourgonnette (officieusement Ford £100),
Royal Mail est donc associée à la "deuxième série" Minic, équipée d'un bidon d'essence sur un de ses marchepied. Bien évidemment la décalcomanie sur les côtés arbore le monogramme "ER", que Tri-ang va devoir changer très rapidement. Cependant, bien que peu fréquente - il s'agit tout de même d'un jouet fabriqué en 1936 - cette version n'est pas introuvable car il y a de très forte chance que les décalcomanies aient été utilisées jusqu'à épuisement du stock.

Le petit
van postal est un très joli jouet en tôle emboutie à une échelle entre le 1/35ème et le 1/40ème, elle s'inscrit donc très bien dans la série d'automobiles Minic mais est trop gros pour aller avec des Dinky Toys de la même époque, qui sont, elles, au 1/50ème. Néanmoins comme on le voit sur les photos des dioramas d'époque, toutes les échelles se retrouvaient côte à côte sans émouvoir personne.

Il existe quelques variantes de rouge mais rien de vraiment très nuancé.

Basée donc sur la Ford à 100 £, elle partage avec la petite voiture de tourisme le même châssis, la même calandre et le même pare-chocs avant. C'est en gros la même camionnette que celle fabriquée par Dinky Toys pour le deuxième moulage de la série 28 / 280. Malheureusement, contrairement aux Dinky Toys, la Minic n'a jamais eu ces splendides réclames comme Oxo, Swann, Palethorpes, Kodak, Crawford etc...
Le modèle présenté ici est dans un remarquable état de conservation, la peinture est parfaite et les très fragiles pneus si ils ont durci ne se sont pas désagrégés.
Un article rédigé par Erwan Pirot
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire