Essai : Norev - Panhard Dyna Z

Première illustration de la Dyna Z au catalogue 1955
La Dyna Z est la quatrième miniature de Norev au 1/43ème. C'est la première à sortir directement avec une antenne, mais aussi la dernière à être livrée en boîte "lapin". Cette sympathique et "intelligente" automobile va rapidement se démoder auprès des enfants, ce qui entraînera la sortie d'une version "skis" afin de relancer des ventes devenues certainement un peu faibles. On peut par ailleurs se rendre compte de la demande pour chaque miniature de Norev de la première période de fabrication, grâce aux fameux bons kilométriques des grands Rallyes Norev qui eurent lieu à partir de 1956, et que l'on trouvait pliés dans les boîtes.
Dans les faits, plus le modèle était ancien et plus il rapportait de points aux marmots désireux de remplir leur grille de bons kilométriques. Et plus il était récent, moins il en rapportait. Pour gagner la Mercedes W196 "dédicacée" par Karl Kling, puis la 5cv Citroën ou encore un Berliet TBO selon les années... Et effectivement, si la Dyna n'était pas celle qui apportait le jackpot, elle était tout de même bien placée dans le peloton des modèles qui rapportaient des points. Ensuite combien de moujingues ont fait le calcul : "Je prends la Dyna plutôt que la DS ça me rapportera plus de points !" ?
 
Fin 1954 il reste des stocks importants des trois
premiers modèles sans antenne, et prudemment
l'antenne est annoncé uniquement pour la Dyna
L'infernale Dyna "skis" marron objet de bien des convoitises
Au final la réponse va venir de Villeurbanne, car contrairement à la Ford Vedette, il eut été délicat de transformer cette frêle automobile en ambulance ou en dépanneuse. La Dyna terminera discrètement sa carrière conjointement avec une version sports d'hiver comportant deux barres de toit et trois paires de skis, puis sera finalement remplacée par la PL17 dont la création du moule impliqua peut-être la récupération de l'unité centrale de la Z. On peut regretter une version Taxi G7, compagnie qui avant d'être rachetée par H.T. Pigozzi en 1958 utilisait une grande quantité de Dyna Z. Néanmoins cette dernière si elle avait existé aurait nécessité une transformation du moule pour avoir les deux couleurs noir et rouge associées. La CIJ sera plus réactive et fournira rapidement une Dyna G7, car si cette firme est toujours associées à Briare, n'oublions pas que son siège social se situait rue d'Hauteville dans le Xe arrondissement de Paris (l'immeuble y est toujours au 50, on peut encore y lire "Manufacture de Briare"). Quant aux frères Véron, tout aux taquets qu'ils fussent, étant un peu plus éloignés de la capitale, ils ne sentirent peut-être pas spécialement l'intérêt de réaliser un taxi trop parisien. Et cependant que Dinky Toys, CIJ et Minialuxe produisirent des bahuts, il faudra attendre le début des années soixante-dix pour trouver un sapin chez Norev : Ce seront les fameux "Taxi Radio" Citroën CX, Renault 16TX, Chrysler 180 et bien sûr la  Mercedes 220, qui reste l'archétype du tacos parisien des années soixante-dix et quatre-vingt.

Un trio de variantes type 4
Nonobstant ces ventes devenant rapidement un peu poussives aux yeux du triumvirat Véron, les premières années durent être assez bonnes car on peut tout de même dénombrer quelques variantes intéressantes, et surtout des réimpressions régulières des boîtes. De nos jours c'est un modèle un peu boudé des collectionneurs, ce qui est dommage. Il est vrai qu'il n'est pas toujours facile de sortir des coloris usuels que sont les fameux vert de gris et bleu ardoise qui pullulent sur les étals des salons de jouets anciens ; et que réunir une jolie série d'exemplaires pas trop déformés, (traduire par : dont l'avant ne se lève pas trop !) peut prendre un peu de temps. Néanmoins, c'est un jouet particulièrement charmant dont la valeur a baissé ces dernières années, c'est donc le moment de l'ajouter à sa collection, voire de compléter sa série.


Signe évident du succès commercial de la Dyna durant ses premières années de production,
la version 1954 dite à "butées de pare-choc, connaîtra quatre différents types de boîtes !
Nous les voyons ici dans leur ultime variante avec étiquette Rhodialite type 2 et boîte type 3
 
 
Le point principal à surveiller est la déformation chronique de la carrosserie. L'avant de la voiture se lève sous la tension de la rétractation de la Rhodialite et un jour apparaît entre le châssis en tôle et la partie basse de la carrosserie. Ce défaut n'est pas réversible mais les exemplaires saufs ne risquent pas la déformation si ils ne sont pas soumis à une source de chaleur ou à une exposition au soleil. Il en va de même pour les roues des Norev en général, nombre d'exemplaires strictement neufs présentent des déformations plus ou moins importantes de leurs jantes. Ceci est dû à la réaction chimique entre les deux matières plastiques utilisées avant 1965 : d'une part la Rhodialite de la jante et de l'autre le nylon du pneu. En "jouant" même très peu, un peu d'air est passé entre les deux matériaux et la  déformation a été stoppée, pour des exemplaires retrouvés intouchés dans leurs emballages d'origines il n'en va pas de même et les roues peuvent être très déformées. Ce problème a touché d'autres marques comme la CIJ à la fin des années cinquante, et curieusement Solido au début des années soixante-dix. Enfin rassurons nous, le processus s'est arrêté il y a de nombreuses décennies et il n'y a pas de risque qu'il reprenne soixante ans après.
Enfin comme d'autres Norev de première génération, le moule a été légèrement retravaillé pour laisser passer la roue d'inertie des versions mécaniques sous le pavillon, et celui ci s'en trouve fragilisé dans sa partie arrière, une légère fissure peut parfois apparaître à lumière rasante. Ceci s'applique à des exemplaires ayant généralement bien servi.




Les trois versions de la boîte "Lapin"

Première version (1954) : La Dyna Z est présentée avec les butées de pare-choc, il s'agit du millésime 1954, dans la réalité celui ci possédait une carrosserie entièrement en aluminium, métal au double avantage : pas de corrosion et légèreté non négligeable permettant un gain de vélocité sans avoir à gonfler dangereusement le Flat Twin. En contrepartie, le coût de revient était plus élevé et Panhard reviendra rapidement à la tôle. 

La boîte est donc celle dite "lapin", elle est assez fragile, les premiers tirages sont imprimés sur un carton à fort grammage dont la face interne est de couleur bleu-violet puis bleu. Un retirage sur carton brut au grammage similaire complète le tout. L'antenne est longue et l'étiquette Rhodialite est du premier type "Légèreté & fidélité". Enfin la Dyna Z est la première Norev 1/43ème à sortir simultanément en versions mécanique et collection.

Les deux coloris, à savoir le vert-de-gris et le bleu ardoise reprennent simplement des coloris "usine"

Les quatre variante de la boîte caisse, notez
que le tampon vert devient plus petit en 1957
Deuxième version (1955) : Si le jouet ne change pas, en revanche son emballage se transforme. Premier changement, la boîte "lapin" s'efface au profit de la boîte "caisse" (dite aussi container). Cette boîte assez rare est du premier type, le rabat indiquant le nom du modèle montre lui aussi une impression bois comme on trouve sur les boîtes de 4cv ou de 203. Puis très vite cette boîte est remplacée par la boîte caisse du deuxième type, le rabat indiquant le nom du modèle de cette dernière change et l'impression bois en disparaît ; cependant la référence du modèle n'est pas encore indiquée. Enfin les ultimes exemplaires de la Dyna 54 seront vendus avec une étiquette Rhodialite du deuxième type "Légèreté solidité fidélité" et conditionnés dans une boîte "caisse" type 3 indiquant dorénavant la référence du modèle sur le rabat tamponné d'un petit tampon "gris" ou d'un gros tampon "vert".
 
Troisième version à grande antenne au coloris jaune souffre
appelé aussi "Sabayon"dans certaines parties de la Bretagne
Il est tout à fait possible de trouver des versions mécaniques de toutes les variantes de cette deuxième version de la Dyna Z. Les coloris sont inchangés par rapport à la première version.
 
Une version mécanique au coloris et à l'état insolents
C'est aussi cette variante que l'on peut trouver à l'instar des trois premières références, avec des roues monobloc blanches, en bleu ou vert (plastique souple) et peut-être en jaune ou rouge (plastique dur). Au chapitre des bizarreries, il faut aussi évoquer la version ardoise à jantes jaunes issues de la 15six, un exemplaire connu.

Troisième version (1956 - 57) : La Dyna Z perd ses butées de pare-choc cette année là, mais le magnifique dessin de boîte exécuté un an plus tôt par Ray Léonard ne sera lui, jamais retouché. Autrement il n'y a pas de changement, la boîte "caisse" est toujours du troisième type, l'étiquette Rhodialite du deuxième et l'antenne longue. À partir de début 1957 l'étiquette Rhodialite utilisée est la dernière variante, double, de couleur rouge, autant pour les versions dites collection que pour les versions mécaniques.

Les coloris demeurent inchangés mais en fin de production un troisième coloris est ajouté : Il s'agit du très beau jaune souffre.
 
Les deux coloris les "plus communs" de la sixième version de la Dyna
Quatrième version (1957 - 58) : Elle ne se distingue de la précédente que par la longueur de son antenne qui est maintenant courte.
 
Les coloris recensés sont : Vert de gris, bleu ardoise, jaune souffre, gris-bleu et bleu de France ce dernier coloris étant peu fréquent.
 
Cinquième version (1958) : La variante "skis" sort en décembre 1957, cependant la Dyna est toujours proposée sans. Cette version présente donc les traces, sous le pavillon, des orifices servant à placer les barres de toit permettant d'insérer les skis. Ces traces sont peu faciles à voir, et avoir en main un exemplaire de début de production aide à faire la comparaison. Il y a des exemplaires "mécanique" mais ceux ci sont assez rares.
 
Les coloris sont maintenant : gris-bleu, jaune souffre et j'aune d'or. Ceux d'origine sont définitivement abandonnés.

Sixième version (1959 - 60) : La Dyna Z perd son antenne comme les autres modèles de la gamme. Suite au grand cafouillage dans le référencement à la sortie des 203 et Dyna "skis" amenant plusieurs modèles à partager la même référence, toute la numérotation des Norev est provisoirement abandonnée. La dernière version de la Dyna est donc emballée dans le quatrième type de boîte, qui à l'instar du deuxième, ne présente pas la référence du modèle. Cette dernière version est moins fréquente, la Dyna ne se vend plus et est bientôt remplacée par la PL17. Il n'existe à priori pas de version mécanique de cette variante.

Les coloris sont : Jaune d'or, bleu pâle, rouge rosé fluorescent (rare), mauve pâle (très rare).

Il est amusant de noter que l'on retrouve les même coloris sur les version avec et sans skis.

Première version skis (1957 - 58) : Des barres de toit et trois paires de skis sont ajoutées à la Dyna pour en relancer les ventes. Cette première version présente une petite antenne, et est livrée dans une boîte spécifique. Les skis sont de couleurs différentes, généralement une paire de bleu clair et deux paires de rouge clair, mais l'ordre peut parfois être inversé.
 
Les coloris sont : Jaune Soufre, jaune d'or et gris-bleu ainsi qu'une nuance "plus bleu" beaucoup plus difficile à trouver. À noter que l'intérieur des châssis de certains modèles jaune soufre ne sont pas peint, et ceci autant sur les versions avec que sans skis.

Deuxième version skis (1959 - 60) : L'antenne est retirée et les coloris sont Rouge rosé fluorescent et mauve pâle. Cette deuxième version est plus difficile à trouver que la première et le mauve pâle se transforme en mauve blanchâtre sous l'effet de la lumière. La couleur des skis est maintenant unifiée et ces modèles sont vendus avec trois paires de skis gris ou rouge vif voire parfois marron.

Enfin il reste le modèle mystère, la fameuse Dyna-Skis marron... Fabriquée très tardivement par Norev, elle n'a jamais été commercialisée et les exemplaires que l'on trouve parfois sur le marché, auraient été dérobés au milieu des années quatre-vingt dans le bureau d'Alain Vavro alors concepteur artistique chez Norev. Cette version est équipée de jantes type 3 dites "Soleil" et de phares d'après 1966, elle est contemporaine des Simca Plein-Ciel, Chambord et Frégate Grand Pavois de couleur gris et bordeaux et Citroën 15six noire équipée de jante de la 11cv "1936".

Un article rédigé par Erwan Pirot
Merci à Denys d'H pour les photos des ses "versions skis"
 
 

 

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