C’est lors du Salon de l’auto de
Paris d’octobre 1948 que le public découvre la Simca 8 sport. En fait, il ne
s’agit encore que de la présentation d’un prototype qui va permettre à Simca de
tester les réactions des visiteurs en vue d’enrichir et de diversifier sa gamme
avec une voiture aux allures sportives. L’histoire nous raconte qu’Henri
Théodore Pigozzi aurait découvert ce cabriolet lors d’un passage à Turin, et
plus précisément dans les Stabilimenti Farina (
Établissements fondés à Turin
dès 1906 par Giovanni Farina). Le dessin de la carrosserie de cette voiture,
dont la base est un châssis de Fiat 1100 S, serait du au talent du célèbre Battista « Pinin »
Farina, le petit frère de Giovanni; d’autres sources parlent aussi de Giovanni
Michelotti, ce grand designer Italien qui avait débuté sa carrière à 16
ans chez… Stabilimenti Farina.
L’usine de Nanterre étant
réservée à l’élaboration de la future Aronde (qui verra le jour au printemps
1951), Simca se tourne alors vers Facel-Métallon, et son usine de Colombes
dirigée par Jean Daninos, pour en assurer la production qui ne sera réellement
effective qu’en mars 1950. C’est ce laps
de temps de 18 mois qui va permettre l’élaboration du modèle (au départ un
simple prototype de cabriolet importé d’Italie) et l’adaptation de l’usine à sa
production en petite série. Pour ce faire, de l’aide sera envoyée de Turin et
Jean Daninos en profitera pour en extrapoler une superbe version coupé.
|
La dernière mouture du cabriolet 1951/1952 sera celle reproduite par Dinky Toys, avec le succès que l'on sait. D'ailleurs, ne dit-on pas que son ingénieux pare-brise aurait été copié par Liverpool pour l'Austin Atlantic !?!
|
Au fil des mois, la physionomie
du cabriolet va évoluer par petites touches avec, entre autres, l’apparition
d’un décroché centrale sur le pare choc avant et la pose de clignotants à
l’emplacement des anciennes plaques de police. Le coupé, seul, troquant son
pare brise en deux parties contre un nouveau, galbé, du meilleur effet. Enfin,
la calandre à 5 aubages des débuts est remplacée, à partir du Salon d’octobre
1951, par un nouveau modèle à seulement trois aubages plus épais. Dès lors,
c’est la fin annoncée des 8, remplacées dès l’été 52 par les nouveaux coupés 9
Aronde, le cabriolet sport n’ayant, lui, pas survécu faute d’adaptabilité au
nouveau châssis.
|
Présenté au public lors du Salon d'octobre 1952, le superbe cabriolet 9 Sport, réalisé chez Facel-Métallon, ne rentrera malheureusement pas en production |
Finalement, chez Meccano, c’est la toute dernière version de la Simca qui voit le jour, avec la calandre remaniée à trois aubages épaissis de fin de série (mais sans la reproduction de la plaque de police avant). Et, comme souvent, le modèle à peine sorti est déjà obsolète puisque, à partir de juillet 52, c’est le nouveau coupé 9 sport qui prend la relève chez Simca. Malheureusement, ce superbe modèle, d’une esthétique certaine, dessiné cette fois chez Facel-Métallon, ne sera pas reproduit en son temps en miniature et il faudra attendre l’arrivée de l’Océane et de la Plein-Ciel pour revoir ce type de carrosseries reproduites... par la concurrence !
Principalement en plastique avec Norev, Clé et Minialuxe pour les deux carrosseries, et Solido pour l'Océane. Lors de l’édition de la Foire de
Paris 1952, Meccano présente lui ses Dinky Toys sous la forme originale d’un diorama reprenant le thème du Salon automobile, en en imitant les stands,
présentant les modèles marque par marque, sous l’appellation du « Salon de
l’automobile « Dinky Toys » 1952 ». Cette maquette aurait pu
sombrer dans l’oubli mais, par chance, sous forme d’une photo, elle
réapparaitra à deux reprises. D’abord une première fois sur la couverture du
numéro de septembre 52 de nos Jouets nos Jeux (salon 1952), la photo est
alors en couleur et dévoile la gamme des
miniatures existantes et, en même temps, les coloris du moment; puis une deuxième fois, un an plus tard, sur
le deuxième numéro de Meccano magazine daté de septembre 1953. Cette fois-ci la
reproduction de la photo est plus petite, en noir et blanc, et le bandeau
« Salon de l’automobile « Dinky Toys » est maintenant daté de
1953. Les nouveautés de l’année, présentées en page 2, n’y figurent donc
pas alors que, pourtant, la nouvelle Aronde vient de faire son apparition dans
la gamme !
Mais revenons à cette photo… où
nous découvrons, en premier plan, un magnifique cabriolet Simca 8 sport. La
miniature, sortie chez Meccano dans le courant de l’année 52, est présentée
dans sa première livrée (noir intérieur beige), et elle dame le pion à la toute
nouvelle 2 CV Citroën qui, elle, vient juste de paraître ! Cela peut
s’expliquer, peut-être, par la volonté de Meccano de mettre en avant son
cabriolet 8 sport, en rapport aux contraintes subies par le bureau d’études qui
a du faire face, entre autre, aux évolutions constantes du modèle chez Simca.
Le prototype en bois représentant la voiture est d’ailleurs encore doté de la
première calandre à cinq aubages (et sans les clignotants avant). D’autre part,
il a fallut aussi résoudre un problème technique posé par la réalisation du
pare-brise. Le premier choix d’une pièce en métal rapportée, visible sur la
maquette du prototype, a finalement laissé place à un pare-brise, très fin,
moulé à même la carrosserie, une première chez Dinky toys (Seul le volant,
mobile, est rapporté). Le prix de vente public de 225fs, supérieur aux autres
modèles (une Traction vaut en 1952 200fr et une 203 185fr), est sans doute
lié à tous ces aléas.
La miniature Dinky Toys reçoit la
référence 24 S (S comme Simca… le hasard faisant bien les choses). Elle
est la
deuxième Simca produite par Meccano après la Simca 5 (l'éphémère Simca
6, dont on connaît un prototype en bois, n'ayant pas atteinte le stade
de la production). Le rendu des lignes est
excellent et le fait qu’elle soit représentée en cabriolet décapoté
apporte un
plus à la série. Elle va remporter un vif succès auprès des enfants et,
de
fait, Meccano la maintiendra en production jusqu’en 1959. Tous comme les
« Traction », les « Vedette 49 » ou les « 203 »
contemporaines, elle ne connaitra que les boîtes revendeur de six
pièces.
Les coloris et variantes sont les
suivants :
-
1er moule (pare-brise fin) – référence 24
S :
-
Noir intérieur beige. Cette version des débuts a la
spécificité d’avoir un pochoir de calandre réalisé en deux parties. Roues zamak
brut et châssis marbré.
- Noir ou gris intérieur rouge. Roues zamak brut et
châssis marbré (quelques très rares exemplaires sont connus en noir intérieur chamois).
-
Noir ou gris intérieur rouge. Roues chromées
et châssis marbré.
-
2ème moule (pare-brise épais) – référence
24 S puis 534 :-
Noir, gris et trois nouveaux coloris : ivoire, bleu pâle et
vert pâle (vert d’eau) intérieur rouge. Ces deux dernières couleurs rappellent
les teintes de base de certaines des Simca Vedette Quiralu contemporaines.
Roues chromées et châssis marbré.
- Noir ou Ivoire intérieur rouge. Dernière version de fin de
série (1959) renumérotée selon la nouvelle nomenclature 534. Cette référence
restera théorique en ce sens que les boîtes de six porteront toujours l’ancienne
dénomination 24 S jusqu’à la fin de production (la référence 534 sera par la suite réattribuée à la berline BMW 1500). Cette fois ci, sur ces derniers modèles, le châssis est noir brillant.
|
Les coloris disponibles pour la versioin pare-brise épais
|
Il existe aussi une déclinaison rarissime, finie en couleurs inversées, rouge intérieur ivoire qui aurait été produite en toute petite quantité et donc diffusée en magasins. Citons enfin des
|
Dernier tour de piste sur le catalogue Dinky Toys1959 avec l'éphémère renumérotation 534 |
exemplaires, toujours en pare-brise épais, à priori uniques, finis en bleu marine ou en rose, essais de couleur pour relancer la gamme ou simples modèles fabriqués en perruque par des employés de Meccano France...
A l’époque, la Dinky Toys sera la seule 8 sport disponible au 1/43ème et, paradoxalement,
on peut se demander si sa représentation en miniature ne
reste finalement pas presque plus connue que le modèle réel qui fut si peu diffusé
en son temps (5165 exemplaires seulement). Il est certain que la Dinky Toys 24S reste un des modèles les plus emblématiques de la production Meccano des années 50.
Un grand merci à Michel pour les modèles qui illustrent cet article
Un article rédigé par Vincent Pirot
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire