Un jouet dans la ville : Dinky Toys UK 28p Crawford's biscuits Delivery Van

Crawford's Biscuits est une biscuiterie fondée au début du 19ème siècle en Écosse, elle existe toujours et commercialise des choses terribles telles que les Biscuits à la groseille "Garibaldi" ou encore ceux fourrés à la Custard... Bref tout un arsenal à faire dresser les cheveux sur la tête d'un membre de la convention de Genève.
En 1935, Dinky Toys (UK), renouvelle son Delivery Van passant d'une "caisse carrée" injectée en plomb en deux parties, à un très joli petit utilitaire monobloc et plus rondouillard : C'est le 28 type 2 produit de 1935 à 1939 très inspiré par l'utilitaire découlant de la Ford type Y. Meccano très finement, va proposer 32 réclames différentes, (sans compter les quelques promotionnels), aux enfants et aux amateurs de réseau ferroviaire.
 
L'exemplaire qui nous intéresse aujourd'hui est donc, comme vous vous en doutez, décoré aux armes de la biscuiterie Crawford's. Fini en rouge vif, il est équipé de jantes peintes en bleu marine chaussées de petits pneus de couleur blanche. Les jantes bleu ou plaquées étaient montées aléatoirement en début de production. Les jantes peintes en noir sont apparues à partir de 1938 et ont équipé la fin de production. Les exemplaires de cette dernière variante sont donc plus rares.
 
Contrairement à d'autres références de cette série 28, la réclame Crawford's biscuits ne sera pas remplacée par une autre, et la référence 28p sera toujours associées a ces délicieux biscuits. La production s'arrêtera courant 1939 avec l'arrivée du troisième type de camionnette : série 28 type 3...
 
Notons au passage, la très belle illustration représentant une onirique fabrique de biscuits due à William Heath Robinson. Cet illustrateur "cartoonist" né en 1872 et mort en 1944 a dessiné un nombre impressionnant de machineries absurdes, telle celle a faire les trous dans le fromage ou encore à tester les club de golf, quand ce n'est pas tout simplement un parcours d'entrainement pour apprenti monte-en-l'air. 
 
On peut rapprocher certaines de ses pages de proto-bandes dessinées, à l'univers fantasque de Little Nemo in Slumberland de Winsor Mc Cay (auteur également de l'incroyable Little Sammy sneeze dont le comique de répétition créer chez certains des fou-rires incontrôlables). et on comprend aisément l'intérêt pour l'entreprise Crawford de s'adjoindre les services de cet illustrateur alors au sommet de sa gloire au Royaume-Uni.
 
Le terme "Heath Robinson" est d'ailleurs resté pour décrire une machinerie absurde en Grande Bretagne, aux Etats-Unis, en revanche, c'est le nom de Rube Goldberg, dessinateur cadet de W. H. Robinson, qui est resté dans l'imaginaire collectif pour décrire les même absurdités.

Enfin on ne peut s'empêcher de voir aussi une filiation dans les séquences d'animation de Terry Gilliam insérées entre certains sketches dans le programme télévisé Monthy Python Flying Circus. L'univers de Robinson est très riche et a forcément fait rêver de très nombreux petits (et plus grands) Britanniques à une époque où le principal média disponible était le papier.
 
Robinson est un nom très répandu au Royaume-Uni où les enfants de rouge-gorge semblent être nombreux, Un autre Robinson, Charles de son prénom fut aussi habile avec un crayon, et produisit de magnifiques illustrations pour l'édition britannique de "The secret garden" (celles de l'édition américaine étant de Mary-Louise Kirk), de l'écrivaine anglo-américaine Frances Hodgson Burnett, aussi connue pour le non moins célèbre "Little lord Fauntleroy". Deux ouvrages majeurs de la fin du XIXe et début XXe siècle pour la jeunesse, qui ont fait l'objet de maintes rééditions et adaptations au petit comme au grand écran.
 
 
 
 
 

Deuxième illustration de  "The Secret garden" : l'orpeline Mary
Lennox s'ennuie ferme au manoir de son mysterieux oncle Archibald


Un article rédigé par Erwan Pirot

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire