Celle qui aurait dû être la première miniature de Norev au 1/43ème est finalement arrivée après la Simca Aronde 1951. Elle aura de manière dérivée une très longue carrière puisqu'elle sera un temps l'ambulance Norev à la fin des années cinquante, puis la dépanneuse jusqu'au début des années 70.
On sait que Norev s'était
d'abord tourné vers Ford France pour proposer un modèle réduit
de la Vedette, que l'accueil avait été mitigé et que la réponse avait été de l'ordre de "faites vos preuves". Grace à la réalisation de l'Aronde, Norev obtient immédiatement
l'autorisation, et la Vedette version 1954 sort au printemps de cette
même année.
Rétrospectivement, ce
retard fut peut-être une chance pour Norev qui aurait peut-être créé une
miniature de la Vedette 1949. N'oublions pas qu'à cette époque, la gestation d'un nouveau modèle pouvait prendre jusqu'à six mois, et que sortir un modèle devenu trop rapidement obsolète eut équivalu à une lourde perte financière. Pour exemple, la Vedette 54, sortie à la même époque par Dinky Toys, et promptement détrônée par la Versailles, fut vite transformée en Taxi, sans idée de retour vers une version civile, contrairement à la Simca Aronde 24U et 24UT que l'on trouvait au même moment dans les deux versions. En l'occurrence, Norev trouva une porte de sortie très astucieuse en transformant sa Ford en une dépanneuse assez crédible en raison de sa motorisation officielle, un V8 de seulement 2.4 litre mais présentant l'avantage d'avoir les chevaux en bas car il est toujours préférable d'avoir du couple pour une dépanneuse.
Le
moule de la Vedette 54 ne sera pas profondément retouché durant les quelques années
de son exploitation. Il est très réussi et aurait très bien pu être repris par Eligor si il n'avait pas été irrémédiablement transformé à l'aube des années soixante.
L'exploitation dure un peu moins de six ans, les derniers exemplaires étant sans antenne, on peut les dater de 1959 à début 1960, année de la sortie de la dépanneuse qui prend la relève. six ans c'est peu en comparaison de la 4cv fabriquée entre 1955 et 1972, néanmoins nous nous trouvons certainement devant un des modèles les plus riches en variantes, car la Vedette 54 suit les évolutions de l'Aronde sans refonte stylistique.
Première version (1954) :
Cette fois ci pas d'essai folklorique, ceux ci ayant été fait sur
l'Aronde. Cette première version de la Vedette se reconnaît à son
absence d'antenne, ses phares "diamants" et au fait que
son châssis doré au pont non tronqué est maintenu par deux
cheminées de plastique intégrées à la carrosserie, et chauffées
au niveau dudit châssis afin de le maintenir en place. Les roues
sont rouges chaussées de pneus blancs, l'étiquette Rhodialite est
du premier type et la boîte type "Lapin" se
standardise avec le nom du véhicule et sa couleur indiquée au tampon sur l'un des deux
rabats.
Les coloris connus sont : beige, gris, gris toit rouge/brun et gris toit noir.
Les photos officielles de
la sortie de la Ford Vedette dans la presse spécialisée de
l’époque, montrent pour « Nos jouets, nos jeux »
numéro 20 d’avril 1954, spécial foire de Lyon, une belle Vedette
unicolore (nous apprenant en même temps la sortie imminente de la
Vedette Dinky Toys alors que la version Norev semble déjà commercialisée) ; et dans « l’Officiel des jeux et jouets »
numéro 55 de mars 1954, c'est une version bicolore qui est photographiée
Deuxième version (1954)
: Version en apparence identique à la précédente mais maintenant
le châssis est maintenu par des rivets en plastique collés.
Les coloris connus sont : beige, gris, gris toit vert (nuances), Gris toit rouge foncé, beige
toit rouge et beige toit vert.
Troisième version
(1954) : Version identique à la précédente hormis les phares
qui sont du nouveau type donnant l'impression d'une ampoule en leur
centre.
Les coloris connus vont
vers une tendance à la normalisation : beige, gris, beige toit
rouge et gris toit vert.
Quatrième version
(1954) : Version identique à la précédente si ce n'est
l'adjonction d'une antenne, celle ci du premier type, est donc
longue.
Aux coloris de la version
précédente, s'ajoutent les bordeaux, vert foncé et bleu foncé,
ces trois coloris sont parmi les plus beaux utilisés par Norev à
cette époque.
Cinquième version
(1955-56) : Avec l'introduction des versions mécaniques, le
châssis change et son pont est maintenant tronqué. Il est généralement doré pour les
versions « Collection » est à priori toujours noir
pour les versions mécaniques. L'étiquette Rhodialite reste un temps
du premier type mais changera avec la sortie de la Trianon au profit de celle du deuxième type, rouge pour les versions mécanique, bleue
pour les autres. Enfin en cette période de rationalisation, les
versions bicolores voient leur production cesser.
Les coloris connus sont
(mécaniques et collections) : Vert foncé, beige, bleu foncé,
bleu-clair, gris-bleu et bordeaux, le gris semblant avoir été
abandonné.
On peut noter que les versions
mécaniques ont toujours des roues noires chaussées de pneus blancs.
Cinquième version bis
(1955) : On ne saura sans doute jamais si il s'agit d'une
tentative de concurrencer Minialuxe avec une gamme "économique" ou
d'une demande publicitaire, mais il existe à l'instar de l'Aronde,
de la 15-6 et de la Dyna Panhard, une version dépouillée au châssis
sans marquage, aux roues "monobloc" entièrement blanches et à l'accastillage
laissé en plastique brut. Les coloris possibles sont
rouge ou jaune en plastique dur, ou encore bleu ou vert en plastique
souple. La résurgence de ce type de modèles dans des endroits
géographiquement très éloignés laisserait penser à une prime
lors du tour de France ou d'une caravane d'été sur le littoral à
l'été 1955.
Sixième version
(1956-57) : Le châssis devient noir pour les modèles mécaniques comme les "collection". Transition oblige, les premiers exemplaires de cette version sont livrés en
boîte Lapin. Mais pour la grande majorité, elle l'est dans la
nouvelle boite caisse représentant un container en bois. En février
1957 l'étiquette Rhodialite devient double, néanmoins peu
d'exemplaires sont recensés, ceci est dû au fait que Norev
concentre ses efforts sur l'ambulance dérivée de la Vedette (voir
plus loin). D'autre part, si la version mécanique existe, elle est
vraiment rare dans cette sixième version.
Les coloris se standardisent rapidement et très vite on ne trouve plus que le gris-bleu et le bleu clair, mais on peut trouver néanmoins de temps en temps des exemplaires bleu nuit et vert foncé en début de production, même si ceux ci ne sont pas très fréquents.
Sixième version bis
(1957-58) : Il s'agit de l'assemblage d'une version 6 avec
l'antenne courte de la version 7, le seul coloris connu est :
Gris-bleu
Septième version
(1957-58) : En même temps que l'ambulance, la version civile
était toujours disponible, néanmoins, celle ci en porte les
stigmates, soit la trace du cartouche "ambulance" sur
les côtés et des trous servants à fixer le panonceau sur le pavillon. Toujours livrée avec une antenne courte, il
n'existe à priori pas de version mécanique.
Les coloris connus sont :
Jaune vif (citron), jaune souffre, et bleu clair
Huitième version
(1959-60) : Dernière version avant la transformation irréversible
du moule pour la dépanneuse, elle se reconnaît à l'absence
d'antenne, assez rare, elle est livrée en boîte caisse sans mention "modèle n°2" comme les derniers exemplaires de la version 7.
Les coloris connus sont :
Bleu de France et jaune vif.
Il existe enfin une
curieuse version, il s'agit d'une type 7 jaune souffre, montée
d'origine avec des roues « étoiles » datant du milieu
des années 60. Cet exemplaire unique à ce jour pourrait provenir d'un
petit stock de carrosseries retrouvées et terminées pour garnir des
TBO port-autos.
En février 1957 sort sous la référence 14, la version "Ambulance" de la Vedette afin de continuer à produire ce modèle passé de mode.
Les premiers exemplaires sortent avec une antenne longue et une étiquette Rhodialite "double" de couleur rouge. Une boîte est créée pour recevoir le jouet, mais est conçue sur les dimensions de la version civile sans tenir compte de l'encombrement du panonceau sur le pavillon. Cette boîte est donc un petit peu étroite et présente une forte tendance à la déformation.
Les coloris sont : rouge avec les plaques et panonceau blancs, et blanc avec plaques et panonceau rouges. Notons une version blanche avec panonceau rouge mais plaques latérales bleues, ainsi qu'une autre, encore blanche, mais montées avec les restes de la version rouge.
En fin d'année 1957 l'antenne courte remplace la longue et seule la version blanche voit sa production se poursuivre. Les trois variantes existent en version mécanique, cependant; les versions à antenne courte sont beaucoup moins fréquentes.
L'histoire de la Ford Vedette Norev s'arrête au printemps 1960, pour la rentrée en septembre, les jeunes amateurs de Rhodialite trouverons la Vedette sous forme d'une dépanneuse, et c'est sous cette forme qu'elle terminera sa carrière au début des années soixante-dix, suivi quelques années après par un ultime soubresaut en Algérie.
Un article rédigé par Erwan Pirot
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