Éssai : Taiseiya Cherryca Phenix / Micro Pet - Toyopet Corona Sports Coupé



Les quatre variantes de la Corona Sports coupé
L'évolution de l'automobile japonaise s'est faite au pas de course.
Très vite les constructeurs ont commencé à proposer des automobiles de plus en plus fiables, aux mécaniques dorénavant éprouvées et se vendant de mieux en mieux avec même d'encore timides, mais certains, début d'exportations faisant rentrer des devises bienvenues dans ce pays en modernisation industrielle totale. Les dirigeants et ingénieurs de l'archipel ont tout suite eu envie d'élargir leurs gammes vers des automobiles à visée si ce n'est réellement sportive, au moins plus ludique que de simples berlines et, qui plus est, des utilitaires qui avaient été imposés par le gouvernement au lendemain de la guerre. C'est au tournant des années cinquante et soixante que sont donc présentés, aux différentes éditions du salon de l'Automobile de Tokyo, des "concept cars" ou des coupés et cabriolets tels que la Prince Skyline Sport (construite à 60 exemplaires), la Toyopet X, L'Hino Contessa Sprint, et surtout la Datsun Sports qui sera très rapidement rebaptisée Fairlady ; nom que nous connaissons surtout grâce à la superbe 240Z issue de la fusion forcée entre Prince et Datsun, succès commercial sortie à la fin des années soixante et dont l'évolution continuera avec les 260Z et 280Z durant la décennie suivante.
 
La Grande ATC en tôle (image internet)
Dès 1960 Toyota (alors Toyopet, pour les automobiles de tourisme), se lance dans l'aventure avec la Toyopet X dévoilée au salon de Tokyo de 1961. Il s'agit surtout d'une Crown habillée en coupé, aux lignes qui si elles ne sont pas directement créées en Italie, s'inspirent vivement de ce qui se faisait à l'époque chez nos voisins transalpins. À l'instar de nombreux "concept cars" présentés avant les années quatre-vingt, il semble que l'exemplaire n'est malheureusement pas parvenu jusqu'à notre époque. Du point de vue du dessin, on peut noter des visions assez intéressantes tels les clignotants avant au dessus des phares. Les surfaces vitrées sont larges et les montants fins à faire frémir n'importe quel occasionnel passager d'"ancienne" cherchant désespérément une ceinture de sécurité à ses côtés.
 
Le modèle sera présenté une deuxième fois en 1962, et fera l'objet d'une miniaturisation en tôle au 1/20e environ par la Asahi toys company (ATC), ainsi que d'une autre proche du 1/43e toujours par cette même marque dans la série "Model Pet".
 
Le Prototype de 1961
À la même époque même si on ne sait pas réellement si c'est plus tôt ou plus tard, un prototype dont il ne reste à priori qu'une seule et unique photographie, est développé. On ne sait rien de ce modèle dont le pare-choc à moustaches inversées par rapport à une P1800 de première génération, pourraient laisser penser à un avant-goût du style de la face avant de la Crown S40 à venir. En tout cas le dessin est harmonieux et certainement plus commercial que la "X".
 
 
En 1962 Toyopet étudie un nouveau coupé sur la base de la Corona (automobile plus petite et plus légère que la Crown dans son nouveau millésime 1962), appelée Tiara aux États-Unis où une commercialisation assez confidentielle est tentée, avec principalement des organes de la Crown et d'origine extérieure. Il est dit qu'il ne restait en définitive de la Corona, que sa suspension, ce qui semble curieux au regard des coûts engagés pour la création d'un nouveau châssis.
Le coupé est présenté au Salon de Tokyo 1963 et son style certainement "maison" est encore une fois très inspirés des travaux de Michelotti, mais dont les lignes par rapport à la "X" sont épurées et rationalisées avec même des prises de position, telle celle des clignotants avant intégrés à la calandre, s'inscrivant dans la mouvance en cours.
Il est entraîné par le moteur de la Crown S40, hérité de la S30, autant dire que ce n'est pas un foudre de guerre, néanmoins les motoristes maison arrivent à bricoler le tout, et, entre un réalésage certain, l'adjonction d'un double carburateurs SU (appelé le soiffard ou le bonheur du pompiste), et une boîte 4 vitesses entièrement synchronisée, poussent le tout à la folle vitesse de 170 km/h, ce qui n'est pas si mal quand on sait qu'à cette époque, l'industrie japonaise influencée par l'américaine, n'en est pas encore à chasser le poids en trop mais plutôt a chercher les bourrins supplémentaires. Ensuite si on arrive à trouver des informations sur les différents taux de compression du moteur, rien n'est dit sur le vilebrequin et il fort probable que le moteur "3R" fut un "trois paliers" certainement fragilisé par la  recherche de performance.











Le châssis identique aux modèles les plus tardifs

Du côté joujou - après tout on est tout de même là pour ça et j'en devine qui s'impatientent - c'est la Taiseiya Company qui sort la Corona Sports dans sa collection Cherryca Phenix / Micro Pet. C'est un modèle relativement simple dans l'histoire souvent complexe de cette marque, en effet il n'existe à priori qu'un moule, trois coloris, et un seul type de boîte et de châssis.
 
Curieusement, alors que sa référence est la quarantième de la série,la Corona Sports et proposée dans le dernier type de boîte à la conception très japonaise (avec même un obi !), alors que les références suivantes sortent d'abord avec le précédent type de boîte. Sa gestation a certainement due être longue, voire peut-être mise de côté au profit d'autres modèles, commercialisés par leurs constructeurs, et sans doute considérés comme "plus vendeurs" et sortis par Taiseiya avant, même si leurs références sont plus "tardives". Ce genre de cas est expliqué dans le très intéressant article sur Norev paru en décembre 1958 dans le magazine Panorama Chrétien. Il y est expliqué que la création d'un nouveau modèle prend six mois, mais qu'en cas d'actualité "brûlante", toutes les équipes sont mises au travail sur la nouveauté à sortir en urgence, ramenant le temps de gestation à trois mois. C'est ce qui est arrivé par exemple avec la Micro-miniature de la Renault 4L, sortie fin 1961 dans le tout nouveau type de boîte plastique "écrin transparent" reléguant à une date ultérieure, la sortie de la Mercedes 220SE, dont la boîte en carton avait déjà été imprimée.

Contrairement à la merveilleuse Prince Sprint qui elle compte pas moins de six coloris de carrosserie, la Corona Sports existe en trois coloris : bordeaux métallisé intérieur rouge ou vert, et deux nuances de bleu dont la plus clair se trouve avec un intérieur vert ou rouge. Il y a donc cinq variantes possibles.

Enfin notons le grand soin apporté au système d'ouverture du capot, qui pourrait éventuellement être aussi la cause d'une sortie tardive de ce modèle vis à vis de ses suivants. Le capot coulisse puis bascule vers l'avant laissant apparaître le moteur moulé avec la carrosserie. Le traitement des parties vitrées à l'instar des autres modèles de la Taiseiya co. est lui aussi d'une grande qualité, toujours bien transparent. La recherche de qualité optimale est d'ailleurs ce qui perdra la marque. Un système de fabrication complexe avec des moules en plusieurs parties, permettant une mise à jour constante des automobiles suivant celles des constructeurs, des peintures épaisses et bien appliquées (les modèles sont chromés avant mise en peinture afin que les pare-chocs et joncs soient le plus brillant possible et sans la lourdeur d'un pochoir de peinture argentée)... Le tout allié a des tirages de ce fait assez faibles comparativement à ceux de la concurrence va pousser la marque à la faillite. En 1965 Yonezawa rachète le stock et les moules et lance sa nouvelle série Diamond Pet plus connue sous le nom de Diapet, avec quelques nouveautés certainement prévus initialement pour Cherryca Phenix / Micro Pet, et renforcée par certains modèles issus du catalogue Taiseiya. Pas tous, ceux jugés trop vieux ou ne se vendant pas bien sont écartés, c'est le cas pour la Corona Sports Coupé dont la fabrication n'aura durée qu'une année.
 
 
Un article rédigé par Erwan Pirot
Sauf indication contraire les modèles sont de la collection de l'auteur

 
Bien qu'il ait souvent été rapporté que Joseph Véron avait été vu aux JO de Tokyo en 1964, aucun document ni source réellement indiscutable ne vient attester cette allégation. Et c'est par un soucis de franche honnêteté journalistique, que nous ne relayerons pas ce genre de ragots diffamatoires connus sous les noms de code  : Jospeh V. au pays des Geishas ou Rōdialaito no gishiki. Nous ne saurions apporter réellement foi à cette photo volée, dont le visage du personnage masculin a été censurée d'un rectangle blanc, ni au dialogue dont nous ne sommes même pas certains de la traduction. Néanmoins, en toute intégrité et afin que chacun puisse se faire une idée personnelle dénuée de toute influence extérieure, nous vous livrons cette photo (ci-contre), sujet de tant de discussions enflammées, même bien au-delà des frontières de Villeurbanne...
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Le document ci-contre montrerait pour certains, Joseph V. en pleine cérémonie de la Rhodialite, néanmoins soixante ans après, le doute demeure. Toutes informations supplémentaires seraient bienvenues
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