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Notez l'étiquette promotionnelle |
Veit m'apprit qu'il comptait faire un livre avec ses photo montages, et aussi qu'il avait écrit pour une revue d'amateur d'automobiles anciennes, d'outre Rhin, un article à propos de cette rare miniature.
Vous trouverez ci-dessous l'article en question, quant au livre, il devrait sortir prochainement aux éditions Delius Fine Books, Berlin en version bilingue allemand et anglais. Nous y reviendrons au moment opportun.


Au début des années soixante, lorsque la tendance des jouets en tôle s'est orientée vers de plus petits modèles en métal injecté, le fabricant de jouets Nakayama a lancé la marque Miniature Pet, malheureusement un peu tardivement pour concurrencer Asahi (Model Pet) et Taiseiya (Micro Pet, Cherryca Phenix), qui étaient déjà bien implantées au Japon avec leurs gammes d'autos miniatures respectives.
Ces marques s’adressaient presque exclusivement à un public japonais, il est donc très étonnant que Nakayama ait choisi une Opel, marque peu connue au Japon, comme première référence de sa nouvelle gamme au lieu d'une voiture japonaise voire d'une américaine populaire sur place.
La boîte en carton particulièrement soignée et magnifiquement conçue, indique simplement Opel, sans désignation de type précise, complétée uniquement par le numéro de série du modèle : "No.1 Opel".
Son contenu est une Opel Kapitän P1 2.5, surnommée "Schlüsselloch-Kapitän" soit "Kapitän trou de serrure", en raison de la forme de ses feux arrière. En revanche, c'est moins clair sur la boîte. En effet, les illustrations colorées encore très années cinquante montrent sur le dessus du couvercle une Kapitän ressemblant à une P1 2.5 (sigle Opel sur la calandre et non sur l'avant du capot, ainsi que pare-brise panoramique), quand sur le côté, une Kapitän P2 2.6 de 1959 bleu-ciel, reconnaissable a ses montants de custodes inclinés et non plus en "C" est clairement illustrée. Il semblerait que les ingénieurs de la Miniature Pet se soient un peu perdus avec les nombreuses versions de la Kapitän, et la longueur des ailes arrière de leur P1 un peu exagérée suggère plus le profil d'une P2...
La Miniature Pet n°1, quelque peu maladroite, n'atteint pas le niveau de réalisation de la concurrence de l'époque, mais cela lui confère un charme particulier, auquel contribue également une fabrication de haute qualité. Contrairement à ce qui est habituel avec les modèles au 1/43ème, l'intérieur n'est ni en plastique ni en zamak, mais en tôle lithographié (comme la 403 CIJ vitrée en France), ce qui pourrait ressembler à une luxueuse réminiscence de l'ère des jouets tôle qui touche à sa fin.
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Prise de vue aussi audacieuse que réussie |
La Miniature Pet n°1, quelque peu maladroite, n'atteint pas le niveau de réalisation de la concurrence de l'époque, mais cela lui confère un charme particulier, auquel contribue également une fabrication de haute qualité. Contrairement à ce qui est habituel avec les modèles au 1/43ème, l'intérieur n'est ni en plastique ni en zamak, mais en tôle lithographié (comme la 403 CIJ vitrée en France), ce qui pourrait ressembler à une luxueuse réminiscence de l'ère des jouets tôle qui touche à sa fin.
Mais en vain : comme la "Schlüsselloch-Kapitän" de Rüsselsheim, produite durant un an seulement, l'Opel d'Osaka s'est également avérée être un échec. L'une comme l'autre étaient déjà démodées à leur sortie et ne reflétaient pas l’air du temps. Prenant au mot le nom d'Opel n°1, elle reste le premier et l'unique modèle de la série Miniature Pet, Nakayama ayant immédiatement abandonné après cet échec ce qui est à priori un fait rare dans le monde des voitures miniatures.
Pour la photo nous avons transplanté la rare Opel japonaise au Col du Julier en Suisse. Là, deux randonneurs, initialement destiné aux trains miniatures du constructeur Hornby, venus d'Angleterre, s'émerveillent devant ce modèle...
Du point de vue technique, la Miniature Pet s'inspire bien évidemment des Model Pet d'ATC, mais est beaucoup plus soignée. La peinture, malgré un petit défaut courant au niveau de la baie de pare-brise, est très belle. On peut regretter une version bicolore qui aurait rendu le modèle encore plus attractif. Les jantes à insert, inspirées des réalisations de Tekno ne perdent pas leur aspect brillant et le châssis est solidement riveté à la carrosserie.
L'étiquette promotionnelle nous apprend que l'échelle choisie est le 1/47ème ainsi que quelques détails techniques de la véritable automobile. On peut trouver cette Opel Kapitän dans trois coloris : Gris-bleuté métallisé, brun métallisé et vert émeraude dont il existe deux nuances légèrement différentes.
L'Opel Kapitan de la Nakayama Shoten Miniature Pet est un très beau
jouet, malheureusement du fait du caractère éphémère de cette
réalisation aucune information tangible n'est trouvable. De plus, alors
que d'après les quelques sources d'information Nakayama aurait été un
fabricant de jouets avant même de se lancer dans la miniature en zamak,
absolument aucun jouet ne semble avoir été produit par cette marque.
Enfin notons que shoten veut dire magasin en japonais, et que
finalement cette Opel pourait être le fruit de l'enthousiasme du dirigeant d'un
magasin de jouets voire de modélisme, dont le patronyme était Nakayama, nom tout aussi
répandu que Dupont chez nous. Ceci expliquerait premièrement le choix
d'une voiture peu commune et plutôt destinée à des amateurs éclairés qu'à de simples garnements, et deuxièmement,
que devant le peu de succès suscité par cette Opel, la marque ait
disparue aussi vite qu'elle était apparue.
Cet article ne saurait être complet sans mentionner Andrew Ralston qui (avec la complicité de Bruce Sterling) avait bien
évidemment évoqué l'Opel Miniature Pet dans son livre "Toy cars of Japan
and Hong-Kong" sorti en 2001 chez Schiffer publishing Ltd.
L'article de Veit Golinski a paru dans le magazine Auto Bild Klassik en Allemagne
La mise en scène au col du Julier est © Barbara Eismann, Veit Golinski. The picture was taken from the photo book „Small cars, big world“, that will appear in 2024, published by Delius Fine Books, Berlin.
Les autres photos sont de ma collection personnelle
Un article rédigé par Veit Golinski, traduit et annoté par Erwan Pirot

Comme quoi le "Tigre de Villeurbanne" n'avait pas toujours des visions infaillibles, et que Vanitas vanitatum et omnia vanitas les amis !
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