Les derniers jouets Citroën ?
On se souvient que J.R.D. (les Jouets
Rabier et Donnot) avait repris la main en 1935 (ce qui pourrait être la date de création de la marque ?), pour la fabrication des "Jouets Citroën", suite au désengagement de la C.I.J. Cette
dernière sous traitait, depuis leur création, la fourniture de ces jouets au "Quai de Javel" qui les redistribuait jusqu'en 1935, via un service dédié au sein de l'entreprise. Pour être plus précis : d’abord à partir de 1923 en
tant qu’entreprise Migault (située rue de la Roquette – Paris XIème), puis, à
partir de 1927 sous le nom des "Établissements
Migault", avec la création d’une société anonyme, qui ne deviendra la "Compagnie
Industrielle du Jouet" qu’à partir de 1930, l’usine s’établissant alors sur la
commune de Briard dans le Loiret et le siège sociale à Paris rue d'Hauteville dans le Xe arrondissement.
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"Sur
cette facture C.I.J. de 1934, il est bien fait mention des anciens
établissements MIGAULT, créé en 1878 par Albert MIGAULT père. Et c'est
son fils, Fernand, au départ simple collaborateur de l'entreprise, qui
va lancer la "grande aventure" avec Citroën. On peut noter aussi une
deuxième usine située à Bléneau dans l'Yonne ? Le fait que l'entreprise
fournisse des articles de cotillon mais aussi des créations
publicitaires ! Et enfin, la commande de trois superbes voitures de
course "Alfa Roméo" aujourd'hui tant convoitées".
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Une précision importante, les petites B14 en plomb, apparues en 1928 sous la dénomination de jouets "miniatures", font office d'exception puisqu’elles étaient sous traitées chez Domage & Cie (15 rue Gambey – également dans le XIème arrondissement de Paris). Les modèles portant, dans un premier temps, sous le châssis le marquage Citroën France, puis uniquement France (peut-être au moment de la cessation du contrat avec Citroën). CD deviendra DC et enfin Aludo. Par ailleurs, on peut se poser la question de savoir si ces modèles passaient d'abord dans les mains de CIJ, ou si Citroën les collectait en ligne direct ? Ce qui est certain, c'est que ces deux firmes de jouets parisiennes ont forcement été en contact à un moment ou un autre. Enfin, notons également que CD a produit de nombreuses Renault bien avant la C.I.J. avec un importante série de 40CV.
Donc
si on reprend le fil, CIJ se charge de l'approvisionnement, puis
Citroën, à son tour, de la diffusion via son "service jouet" dirigé par
M. Rabier. Les ventes se faisant d’une
part, par l’intermédiaire du réseau de concessionnaires et, d’autre
part, par
le circuit classique des marchands de jouets. Certains anciens
collectionneurs se souviennent même de distributeurs où les miniatures
étaient disponibles tels des friandises ? Mais à partir de 1934 la
situation financière de Citroën s’obscurcit et la C.I.J. se
tourne
vers le grand concurrent du moment... ainsi naitront les Jouets Renault. À la
différence de l’accord commercial qui la liait à Citroën, ce sera cette
fois ci
la firme de Briard qui assurera leur commercialisation de A à Z, un
contrat
d’exclusivité liant les deux sociétés. De fait, il n’existe pas de
catalogue
dédié aux jouets Renault en particulier, et en 1935, bien qu’occupant
les premières pages du nouveau catalogue général, ils se retrouvent
mélangés à la
production extrêmement riche de la firme. On dit que la C.I.J. serait
revenue
vers Michelin (devenu principal actionnaire chez Citroën) avec la même
proposition sans que
cette dernière ne donne de suite ? J.R.D. sera plus heureux, et peut
être
que le fait que M. Rabier soit "un ancien de la maison" y fut pour
quelque chose ?
Au
commencement, la firme J.R.D. (Siège
social et usine) est basée au 53 boulevard Jean-Jaurès – Essonnes (Seine
et
Oise). Dans un premier temps, le changement n’est pas perceptible
puisque les tarifs, faisant office de catalogues, sont toujours diffusés
en 1935 et 1936 sous l'appellation des jouets
Citroën. Certains modèles, comme les
utilitaires « Rosalie » déjà présents en 1934 (période CIJ), passent
d’ailleurs le cap d’une firme à l’autre ? Mais, dès mai 1937, le
catalogue
est désormais celui des jouets "J-R-D", avec certes de nombreuses
automobiles Citroën
représentées, mais pas seulement : la série des "402" Peugeot faisant par
exemple
son apparition (première version avec ensemble calandre et pare-choc rapporté !). Sont
aussi présents des navires de guerre, des tanks, des
soldats, des animaux et même des crèches. Robert Rabier signant le
feuillet qui
accompagne ce nouveau catalogue et tarif (n° 9) en tant
qu’administrateur délégué.
Il n’est alors déjà plus question des jouets Citroën en tant que tel.
Au sortir de la deuxième guerre
mondiale, les productions de miniatures en "plâtre et farine"
perdurent un temps. Sur un tarif daté du mois d’août 1948, il est par exemple
question, pour les "jouets en matière moulée", d’utilitaires et de
modèles de tourisme de marques Citroën et Peugeot sans plus de distinctions sur
les véhicules représentés. Mais tout comme la marque de Briare, la firme
J.R.D. qui vient d’emménager à Montreuil (d'abord au 47 rue Armand Carrel puis peu après quelques
pâtés de maisons plus loin au 11 rue Diderot), doit se mettre au goût du jour si
elle souhaite rester concurrentielle. Et là encore, comme pour la C.I.J, le
choix va se porter vers la production de jouets miniatures en zamak ; pour
le compte de la société anonyme JEX désormais agent exclusif de vente des
jouets J.R.D.
Dès la parution des premiers
ouvrages sur les miniatures automobiles, qu’il s’agisse du répertoire des
automobiles miniatures (1960) ou du catalogue mondial des modèles réduits automobiles
(1967), la date de sortie des nouveaux modèles "jouets miniatures – non
mécaniques" de la marque J.R.D. est systématiquement donnée pour 1958 ?! Dès
lors, par le phénomène qu'on appellerait aujourd'hui, de "copier/coller", l’erreur perdurera sur
la plupart des publications. Pourtant, ces nouveautés figurent bien sur le
tarif professionnel de février 1954 qui accompagne le catalogue JEX
(jeux et jouets) de la même année.
Les
nouveautés (N) parmi les
miniatures (non mécaniques) sont au nombre de trois (2cv conduite
intérieure, 2cv fourgonnette et 11cv traction) et on ne peut que
constater
dans le choix des reproductions, si on fait exception du tracteur "Vierzon", que l’on est bien dans une certaine continuité des
Jouets Citroën (Le logo JRD, inséré dans celui de Citroën, est
d’ailleurs
superbe, il perdurera sur les tarifs jusqu’à la fin de la marque) :
Parmi
ses plus récents modèles d'autos-miniatures, JIX présente une
fourgonnette 2 cv Citroën
ainsi qu'une conduite intérieure grise,
traction AV Citroën N" - Foire de Lyon avril 1955
Le célèbre Tracteur SFV "Vierzon", qui figure au tarif au prix de 750 frs, n'est donc pas seulement un modèle promotionnel. Par
ailleurs, deux autres Citroën, classées dans les nouveautés en 1935,
sont toujours présentes dans la gamme des
jouets miniatures mécaniques avec de nouvelles références pour
l'après guerre : réf 101 pour le faux cabriolet et réf 102 pour la
conduite intérieure. Elles étaient, contrairement aux photos, vendues en
boîte de six pièces. Le "roadster 7" à quant à lui disparu.
Documentation personnelle
Un article rédigé par Vincent Pirot
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