Essai : CIJ - Renault Frégate réf 3/51 & 4/51

Première présentation de la Frégate au
Palais de Chaillot le 24 novembre 1950
Initialement, vers la fin des années quarante, les études de la future Frégate Renault se portent sur un modèle dénommé type 108, doté d’un moteur arrière dont le dessin s’inspire très nettement de la Tatra tchécoslovaque. Le but est pour la Régie, de se positionner face à la concurrence représentée par la 11cv Citroën Traction Avant. Mais, après des essais du prototype courant 1949, Pierre Lefaucheux décide in-extrémis de tout arrêter et de porter son choix sur un véhicule à moteur avant. Par ailleurs, le bruit court que suite à l’aggravation du conflit en Corée le gouvernement serait en passe d’interdire la production de  nouvelles voitures afin de subvenir à l’effort de guerre. En conséquence, la Régie Renault anticipe le lancement de son nouveau modèle. Mais la 11cv Frégate, présentée au Palais de Chaillot fin novembre 1950, est loin d’être au point techniquement et, comme souvent dans l’histoire de l’automobile, ce seront ses premiers clients qui en essuieront les plâtres. Sa ligne, elle, est déjà définitive mis à part quelques détails qui évolueront encore comme le profil des pare-chocs, l'emplacement des feux de position qui rejoindront la ceinture de caisse ou enfin, courant 1952, le rajout de deux projecteurs antibrouillard. Finalement, il faudra attendre le Salon d’octobre 1951 pour en voir le vrai départ avec des premières ventes effectives dès le mois suivant.
 
Modèle 1951
Modèle 1951/52 avec encore un seul antibrouillard
Parallèlement, la C.I.J. qui, comme nous le savons, est toujours liée par un contrat d’exclusivité avec Renault, travaille à l’élaboration du modèle réduit pour sa gamme d’automobiles miniatures. Les retards chez Renault n’étant pas dû à l’esthétique de la future voiture mais à des problèmes d’ordre technique, le bureau d’étude s’affère à Briare, et d’ailleurs, le tarif de gros C.I.J. de juin 1951 présente déjà, comme nouveauté, la Frégate sous la référence 3/51 (51 comme l’année présumée de sa sortie ?!) avec des livraisons estimées pour  novembre/décembre, seul le prix de vente reste encore à établir… Mais en réalité le modèle joue l’Arlésienne et sur le tarif suivant, datant de juin 1952, il n’est même plus présent ! Il faudra en fin de compte attendre l’année d’après pour le voir réapparaitre cette fois ci au prix fixe de 190frs. 
 
Si l’on peut aisément comprendre que la sortie du jouet ne pouvait pas précéder celle de la vraie voiture il est à l’inverse plus difficile d’expliquer ce retard de production ? En tous cas les concepteurs de la  miniature, qui sort finalement en 1953, en ont profité pour rajouter au bas de la calandre à trois barres les projecteurs antibrouillard apparus sur l’Amiral en 52, car c’est bien la version « haut de gamme » de la Frégate qui est retenue par la C.I.J. et non celle, plus dépouillée, dénommée Affaires.
 
Le graphisme du mot "Frégate" sera retranscrit
à l'identique sur le châssis des premiers modèles,
puis par la suite, sur les boîtes individuelles
La conception du modèle est en partie identique aux 4cv et Dyna qui le précèdent. Une caisse moulée en zamak et un châssis en tôle de finition chromée, pincé aux extrémités, dont la découpe fait office de plaque de police à l’avant et comprend deux petites pattes de fixation à l’arrière. Sur certains rares modèles ce dernier reste vierge (première série ou oubli en usine ?), mais dans la majorité des cas il reçoit un marquage, réalisé au pochoir, de couleur noire, portant l’inscription « la frégate Renault », sans pour autant qu’il ne soit fait mention de la marque du jouet. Un dernier point est à noter : les premiers châssis sont lisses alors que par la suite ils comporteront à l’arrière une petite gouttière dans laquelle viendra se positionner l’axe des roues. 
 
La calandre, les phares ainsi que la plaque de police arrière sont chromés au pochoir. Les feux arrières ne sont pas peints. Les roues à gorge, tournées en acier, sont très différentes de celles des premières références (3/47 et 3/48) et reçoivent des petits pneus (boudin) blancs, il semblerait que quelques montages en pneus noirs existent également.

 
Une des premières réclames C.I.J. illustrant des miniatures (1953).
Le pare-chocs avant de la Frégate est retouché (pas d'agrafe de
châssis disgracieuse) et la voiture semble être équipée de glaces !
En revanche, la taille de la miniature interpelle… elle ne mesure que 93mm et parait donc bien petite en rapport de la dimension de la vraie voiture. Mais, souvenez-vous, les gamins de l’époque en avaient vu d’autres, car 93mm c’est exactement la longueur à laquelle était réduite la 402 Peugeot de Dinky-Toys. La « petite » Frégate Amiral est donc représentée au 1/50ème (alors que la reproduction de l’imposante berline de Sochaux  par Meccano avait, elle, été traitée au 1/52ème !).
 
Dans un deuxième temps, vers 1954, le marquage du châssis ne sera plus réalisé au pochoir mais par emboutissage. Sur le devant de celui-ci nous pourrons lire en relief « la Frégate Renault made in France ». Cette transition correspond, à priori, au passage du conditionnement en boîte de six pièces au coloris unique, à la boîte individuelle. Comme toujours, l’illustration de ce boîtage est pleine de charme et la miniature y est superbement représentée sur ses quatre faces. La typographie du lettrage Frégate reprend celle qui était apposée sous les premiers châssis, elle-même étant issue des documents officiels de la Régie.
 
Les différents châssis par ordre chronologique, avec de gauche à droite : lisse sans marquage (comme les 4cv et Dyna x contemporaines), lisse avec marquage, puis avec gouttière et marquage (existe aussi sans le pochoir), et enfin, toujours avec les gouttières, embouti en argenté (commun aux deux modèles), puis en gris métallisé foncé (uniquement sur les modèles à calandres ovales)

 
Les couleurs utilisées pour les Frégates à calandre à trois barres sont les suivantes : gris beige, gris moyen, gris foncé, bleu marine, vert olive, gris vert, bordeaux et noir (idem à priori pour les modèles mécaniques).
 
Pour l’année modèle 1955, Renault dote ses Frégates d’un nouveau moteur plus puissant et, extérieurement, le modèle Amiral reçoit une nouvelle calandre ovale. De son côté, la C.I.J. retravaille  son moule en adoptant le nouvel avant. Au même moment, peut-être pour des raisons économiques, les roues en métal laissent place à des roues en plastique, de couleurs jaune ou rouge, chaussées de pneus blancs. 
 
Rare version de passage d'une des dernière calandre
à trois barres assemblée avec les nouvelles roues en
plastique jaune des futures calandres ovales
Les jantes, sur ce type de roues, dépassent légèrement des pneus et ont tendances à se déformer avec le temps en raison de la réaction chimique entre les deux matériaux employés. Les jantes une fois fabriquées, sont placées dans un nouveau moule dans lequel les pneus sont directement injectés autour des jantes. Cette technique, si elle permet un gain de temps important (et donc financier), présente un inconvénient majeur : Si le modèle n'a pas joué ne fusse qu'un peu, les deux types de plastiques entrent en conflit et la jante se déforme. C'est le même problème que l'on retrouve sur les Norev d'avant 1965, les miniatures de la marque belge Sablon, et sur certaines Solido du début des années 70.
 
Par la suite, les pneus à gorge enserrent mieux les jantes offrant une meilleure finition à la miniature, la C.I.J. a certainement dû revoir les matériaux de fabrication des roues.
Les feux arrières sont dorénavant peints, en jaune ou rouge, suivant les coloris des voitures. Les châssis, eux, sont toujours identiques à la version précédente et donc finis en gris argenté. Puis ils évoluent et reçoivent une peinture d’un gris métallisé plus soutenu. Conjointement (?), les boîtes reçoivent sur leurs rabats la mention "Frégate" et, sur les toutes dernières, le marquage CIJ, inséré dans la carte de France, laisse place à celui plus moderne inscrit dans un cercle. Le dessin de la voiture est bien réactualisé sur les catalogues mais, par contre, l'ancien perdure sur les boîtages individuels avec les illustrations de la version à trois barres et ce, jusqu'à la fin de production !
 
Les trois types de boîtes 3/51 : la première est commune aux deux modèles (calandres droites et ovales)
en châssis argenté, les deux autres correspondent aux calandres ovales en châssis gris métal foncé. 
La dernière version (à droite), avec le nouveau sigle CIJ épuré, est rare
 
Les couleurs utilisées pour les Frégates à calandres ovales sont les suivantes :
 

Châssis argenté (roues plastique jaunes) : gris foncé, noir, bleu marine, vert olive et bordeaux métallisé.
 

Châssis argenté (roues plastique rouge) : vert olive, bordeaux métallisé…
 

Châssis argenté (versions mécaniques/roues métal) : Couleurs des versions à trois barres...
 

Châssis gris métal foncé (uniquement en roues plastique rouges) : vert clair (rare), gris foncé, gris/vert foncé, bleu clair, bleu marine, prune, gris clair, rouge (rare) et bleu moyen.
 
A l’instar des autres modèles contemporains, une version mécanique voit le jour dès 1953 sous la référence 4/51. Pas de petite roue directionnelle pour la Frégate (déjà abandonnée sur la 4cv et la Dyna X) mais un moteur à ressort agrafé sous le châssis. Les versions mécaniques suivent l’évolution de la miniature avec la spécificité de conserver des roues en métal sur les modèles à calandre ovale dont la production s’arrêtera assez vite. La boîte, quasi identique à la référence 3/51, en diffère par le rajout de la mention "mécanique" sur ses côtés. Cette mention est aussi présente (en tout petit corps) sur les rabats des dernières impressions.
 
Enfin, pour les amateurs de promotionnels, il faut signaler l’existence des rares versions « chocolat Kemmel ». Comme de nombreux chocolatiers de l’époque, les chocolats Kemmel, localisés à Bourbourg dans le Nord, distribuaient par le biais de ses produits des petits chromos à la façon des bons points récoltés (ou pas) à l’école. Par ailleurs, on pouvait aussi se procurer des albums, dont l’un d’eux était réservé à l’automobile, pour y coller ces images. Et pour finir, une fois rempli, l’album pouvait être renvoyé au fournisseur avec en retour la promesse de recevoir une « jolie voiture publicitaire », et un nouvel album !  Les « petites Frégates », portant l’inscription « chocolats Kemmel » au pochoir sur le toit, font donc partie d’une de ces opérations publicitaires (d’autres voitures en tôle, d’échelles supérieures, ayant aussi été proposées). Les deux moules de la Frégate seront successivement utilisés mais, sur les versions à calandre ovale, nous pouvons constater que les coloris correspondent à des couleurs de fin de production (bleu clair, vert clair).
 
Avec cette série, et peut-être est-ce dû à l’échelle retenue, nous sommes vraiment plongés dans l’univers du jouet. Et, comme pour la 4cv, la palette des couleurs utilisées, plutôt austère au début, puis nettement plus chaleureuse sur la fin de production, nous offre une quantité impressionnante de variantes à collectionner. On est bien loin des deux, voire de l’unique, coloris proposés par exemple sur certains modèles de la concurrence. Mais cependant, du fait sans doute de sa petitesse, la miniature sera un peu boudée par les collectionneurs de 1/43ème. Et il faudra attendre la version suivante, la Frégate Grand Pavois, réalisée cette fois ci au 1/45ème, pour réconcilier tout ce petit monde...
 
Un grand merci à Michel pour les modèles qui illustrent cet article
Un article rédigé par Vincent Pirot

Un rêve de papier : En voiture avec Zorglub

Enfant j'étais obnubilé par les DS et je pense avoir roulé dans toutes les versions berline* possibles, entre les voitures de mon père et de mes grand-pères. De la Dspécial à la 23 carbu en passant par la 21 Pallas injection, Dsuper, ID20 etc... Mais jamais dans un modèle antérieur à 1968. Mon obsession se tournait alors très rapidement vers les versions "d'avant". Celles qui n'avaient pas les double-optiques ou "phares en amande", mais celles que j'appelais les "phares fusées". À ce stade, le peu d'information à ma disposition et mon jeune âge n'aidant pas, je n'avais pas encore saisi la différence entre les versions "premier nez" de 1955 à 1962 et celles "deuxième nez" produites entre septembre 1962 et septembre 1967. Le premier "avant" était pour moi le plus beau et j'essayais par tous les moyens d'influencer mon père quand l'achat d'une nouvelle série D d'occasion approchait. Hélas la réponse était toujours la même : "Le liquide rouge, c'est pas fiable".

Le support des mes fantasmes était alors les bandes dessinées, grâce à des oncles, mes parents et leurs amis, j'eus bientôt des séries quasiment complète des grands noms de l'école de Marcinelle, j'échappais presque complètement à celle de Bruxelles hormis les albums d'Hergé et surtout ceux de Raymond Macherot sur lesquels j'aurai peut-être l'occasion de revenir plus tard.

Il s'agissait donc de rééditions d'albums de bandes dessinées des années cinquante et soixante, et sans aucune surprise, ce furent bien sûr les histoires de Spirou et Fantsio par André Franquin qui remportèrent absolument tous mes suffrages ; le dessin en était flamboyant et les automobiles abondamment représentées. Dans Z comme Zorglub, une DS roulait sans chauffeur !

Ce diptyque dans la série, souvent considéré comme l'arrivée dans l'ère moderne de Franquin, mérite qu'on s'attarde sur son début. Zorglub, savant mégalomane aux visées despotiques à la limite de l'interplanétaire, enlève Fantasio, après l'avoir hypnotisé grâce à une onde électrique, dans une DS qui roule sans chauffeur. Et c'est là qu'arrive le détail amusant : "Aimez-vous cette voiture ? Zorglub choisit toujours ce qu'il y a de meilleur" entend Fantasio par le biais de la radio embarquée dans l'automobile. Ce qu'il y a de meilleur, certes, mais disponible en Belgique pour un dessinateur talentueux et reconnu, mais pas forcément riche pour autant.
 


Le titre est de Greg, et aussi une bonne partie du scénario qu'on a fait en commun, en collaborant totalement. Je crois que c'est une de ces histoires que j'ai commencées seul et où j'ai fini par appeler Greg au secours. Mais je ne saurais plus te dire à quel moment il est arrivé, ni quelles sont exactement nos idées respectives... Je sais que le début m'appartient, à cause des gants sur le volant de la voiture sans chauffeur. Je m'explique : l'idée de départ est de faire enlever Fantasio de force dans une voiture conduite par personne. On voit seulement une paire de gants posés sur le volant, style "homme invisible", tu vois ?... Et cela vient de mon habitude de poser mes gants ainsi sur le volant quand je quitte ma voiture. Et cette Citroën était d'ailleurs ma propre voiture à l'époque, c'est te dire si j'avais une bonne documentation sous les yeux... (...) Il y a un joli boulot de voitures dans cet épisode. J'en faisais certaines - ici, les DS et Jidéhem en a fait d'autres, ce qui a entraîné une espèce de saine émulation à qui dessinerait les meilleures... (...) (1)
D'autre par il existe une anecdote amusante racontée par Michel Greg le scénariste de ce diptyque. Pour une page de la série Modeste et Pompon, André Franquin et Michel Greg ayant chacun un enfant en bas-âge, avaient cité la marque Phosphatine sans vraiment réaliser qu'il s'agissait d'un nom de marque déposée et non un nom commun. Pour les remercier, la marque Phosphatine leur avait offert un grand carton que les deux artistes s'étaient partagé selon l'âge de leurs enfants respectifs. André Franquin se serait alors écrié :"C'est formidable, je vais donner une Citroën à Zorglub !". Hélas Citroën fut beaucoup moins réactif**, peut-être que Jacques Wolgensinger, responsable de la publicité à l'usine de Javel ne lisait pas Tintin, journal dans lequel paraissait les aventures de Modeste et Pompon, ni Spirou. (2)
 
Revenons aux deux Citroën représentées par Franquin, ce sont en fait des ID "Export". Une astuce des constructeurs automobiles pour éviter certaines taxes et proposer à l'étranger, des modèles officiellement bas de gamme en France, mais avec une "accessoirisation" plus luxueuse que chez nous.

Sur les trois premières cases montrant l'ID Orange, un premier indice est visible, il n'y a pas de répétiteur de clignotant sur le pied milieu, le panneau de custode et le pied milieu sont du même coloris que le pavillon, c'est une spécificité des DS assemblées à l'usine de Forest dans la banlieue de Bruxelles. Mais pour les ID la généralité est plutôt l'adoption des versions striées des DS françaises. Il pourrait s'agir d'une erreur du chromiste ayant mal interprété les indications de l'artiste, ou d'une volonté de ce dernier de ne pas alourdir son dessin.
 
À la dernière case de la page six, un deuxième indice nous est révélé, il n y a qu'une seule buse de lave-glace, il s'agit bien d'une ID. Ceci est conforté par la superbe quatrième case de la page suivante montrant un beau tableau de bord d'ID et les incroyables oreilles de Fantasio.
 
Le levier de vitesse est fondu dans le gris à droite du volant afin, selon un grand principe de Franquin de ne pas détourner l’œil du principal sujet de la case, il est bien évidemment plus visible sur le dessin original non colorisé.

En page huit, on voit bien les catadioptres sur les ailes arrières, ils sont dessinés "ronds" comme sur les ID françaises, or il devraient plutôt être hexagonaux avec même une espèce de "sur-catadioptre" plus petit, incrusté sur le premier... Peut-être que un rond était plus lisible graphiquement, on ne le saura certainement jamais.
 
La publication du récit commence dans le numéro 1096 du 16 avril 1959 du journal de Spirou. Franquin à indiqué dans l'interview déjà citée, s'être servi de son automobile personnelle comme modèle, et a dû commencer la réalisation de l'histoire en février voire tout début mars. De ce fait il est entièrement logique que les deux ID représentées soient pourvues d'ailes arrières dite "courtes". Contrairement à celles montées à partir de l'été 1959 en France dites "longues", elles sont aisément reconnaissables par le fait qu'elles sont exactement alignées sur la bordure de la portière de malle. Néanmoins à Forest, des assemblages de modèles à ailes courtes perdureront jusqu'en 1960, il est fort envisageable que des stocks étaient encore disponibles à l'usine de Forest, ou que celle de Javel ce soit débarrassée discrètement du sien, vers la Belgique à l'arrivée des nouvelles ailes.

Page dix, deuxième case, nous quittons les Citroên pour cet épisode, Franquin, fin observateur, fait arriver Spirou à la Clinique du docteur Gélule en taxi Ariane. Nous retrouverons la Citroën de Zorglub dans le deuxième épisode intitulé L'Ombre du Z, quand celui ci rejoindra nos héros dans sa "belle auto glissant sans heurt sur les affreux pavés de Champignac"

Il reste un semi mystère quant à la couleur de l'ID orange, si la Teinte "Capucine" référence AC-303 est proposée au nuancier français sur les deux premières années d'exploitation de l'ID19 en France, en l'absence de nuanciers par année, l'histoire est plus floue quant aux coloris belges. L'excellent site internet Le Nuancier DS animé par le Docteur Danche cite quatre type de rouges différents, dont le très beau rouge Estérel commun avec la production française; mais ceci ne nous permet pas d'avancer une idée sur ce qu'aurait pu être la robe de l'automobile d'André Franquin. Peut-être était-elle rouge, peut-être pas. 
 
D'autre part, on peut raisonnablement penser que si les dessins de détails ont été exécutés d'après son automobile, ceux de plans plus larges ont possiblement été fait d'après une miniature. Tous les dessinateurs de bandes dessinées de cette époque avaient l'habitude d'acheter des miniatures pour s'en inspirer, les amateurs de Dinky Toys retrouveront certains modèles emblématiques dans SOS Météores d'Edgar P. Jacobs.

Or à cette époque qu'elle était la marque la plus facile à trouver à Bruxelles ? Certainement Dinky Toys dont la filiale française proposait une miniatures orange de la DS.

 
La voiture de Zorglub cumule panneaux de custodes peint en noir donc administration, mais, le pied milieu quant à lui semble être à jonc chromé ce qui est impossible sur la finition sus-citée.

On remarque que les deux automobiles n'ont pas de jonc chromé à la fin des cornets de clignotant, il s'agit donc bien d'ID19 aussi pour la voiture de Zorglub dont on ne voit pas l'intérieur.
 
Enfin on retrouve Zorglub arrivant en DS à Champignac en Cambrousse au début du deuxième tome de ce diptyque, cette fois ci le modèle ressemble parfaitement à une DS19 bien de chez nous, elle est même équipée de phares longue portée optionnels...
 
Un article rédigé par Erwan Pirot
 
Pour ceux qui aiment creuser, je rappelle l'adresse de l'indispensable site internet du Dr. Danche et notamment ce lien qui mène à un article sur les DS/ID belges : https://www.nuancierds.fr/DT%20Belgique%20intro.htm
 
Les dessins sont bien évidemment © André Franquin, Jidéhem, Greg & éditions Dupuis, je ne saurais que conseiller de lire / relire les merveilleux albums que sont Z comme Zorglub et L'ombre du Z !


* Du Break ID aussi, assis dans le coffre sur un strapontin, perpendiculairement à la route... Le Rhovline imprégné d'odeur de Gauloise froide, la tabagie passive, les petites routes de Bretagne, les bonnes odeurs des algues vertes... Mais en fait, enfant, j'ai été malade dans absolument toutes les automobiles quelles qu'en furent le constructeur ; avec les conséquence que l'on sait quand il faut sortir à toute vitesse un mouflet de l'arrière d'une Mini Austin par exemple. Enfin tout ceci pour tordre le cou à la légende qui veut qu'on est malade qu'en DS !

** Et ce, malgré une superbe planche de Gaston dans laquelle ce dernier commande comme petites primes pour des lecteurs de Spirou, quelques douzaines de DS19 chez Citroën... En oubliant le mot "miniature" !

1 : N. Sadoul & A. Franquin - Et franquin créa Lagaffe - Glénat 2022 page 247
2 : Michel Greg - Dialogue sans bulles de Benoit Mouchard - Dargaud 1999 page 25

Chronique : Les micro-miniatures «Tropica»

D’entrée, précisons les choses : « Tropica » était, dans les années cinquante / soixante, une marque de café comme il en existait bon nombre à l’époque, mais n’est en aucun cas le nom du fabricant de ces petites miniatures. Les cafés « Tropica » se contentant d’offrir aux enfants, sous forme de primes, ces petites autos aux couleurs bariolées en les glissant directement dans leurs sachets / boîtes de café (une 403 Peugeot ayant conservé un grain de café dans son habitacle en atteste). Mais, comme il arrive parfois aux collectionneurs, plongés dans une absence quasi-totale d’informations concernant l’origine d’un modèle, c’est le marquage promotionnel du jouet prime qui sert de référence (il en sera de même par exemple pour les autos miniatures « Familistère »). Et c’est donc aujourd’hui sous cette appellation que sont dénommées ces adorables petites friandises.
 
De la paternité des modèles nous ne savons donc rien… Peut-être n’ont-ils même jamais reçus de nom de marque. D’où l’appellation  aujourd’hui reconnue par l’ensemble des collectionneurs de « Tropica ». Par ailleurs, sur cette marque de café les informations sont aussi assez réduites : on connaît d’une part, des boîtes illustrées par des  bustes de jeunes noirs (homme ou femme) et des emballages de sucre (Sucreries Bouchon à Nassandres dans l’Eure) reprenant la même illustration avec la mention « en vente à nos rayons d’alimentation ».
 
 
La piste des cafés COOP (avec cinq cafés dont le café Tapiko qui
va devenir Tropica). Les volumes, déjà conséquents pour l'année
1954, pourraient expliquer la large diffusion des petites "Tropica".
Les coloriages chatoyants semblent  être à l'image des miniatures...
D’autre part, des images à colorier et un buvard pour l’un des cafés des magasins COOP  « Tapiko - le café qui satisfait », sachant que sur un autre buvard  « Tapiko » devient « Tropica » (en conservant l’illustration identique, d’un mexicain (basané) portant un plateau, axée cette fois-ci sur le Mexique et non plus sur l’Afrique ?).
 
Et enfin, une petite camionnette en plastique, finie en ronde-bosse, portant l’inscription : « Tropica - le meilleur des cafés » (La même existant aussi avec une publicité identique mais cette fois-ci pour le café « Père Quéru »). Donc, plusieurs pistes à explorer ayant des liens entre elles… ou pas...
 
 
Abracadabra... Tapiko devient Tropica
Mais la proportion des miniatures estampillées « Tropica » par rapport aux autres, dénuées de marquage, étant à peu près de 10%, cela implique que 90% des modèles ont été diffusés par d’autres voies… Ventes directes dans les bazars et autres magasins de bimbeloterie ? Compléments pour jeux de société ? Primes diverses diffusées en faible quantité ne nécessitant pas un marquage au nom du commanditaire ...?
 
Rares versions promotionnelles pour Buitoni
À ce propos, il faut d'ailleurs aussi mentionner les rares versions diffusées par la firme "Buitoni" ainsi que celles produites pour les produits de la laiterie "Pommel" à Gournay-en-Bray dans la Seine-Maritime, on ne saurait parler de Seine inférieure puisque ce nom a été abandonné  le 18 janvier 1955. Le nom de cette dernière firme étant parfois indiqué en substitution de celui de Tropica par certains vendeurs. 
 
Les campagnes publicitaires de la fin des années 60 (Shadok et Gibi) sont documentées, mais concernant les miniatures... rien !

Les seuls modes de diffusions que nous connaissions de façon certaine sont les suivants :

D'une part, la garniture d’un Ferry-boat, en plastique souple, avec l’utilisation de 12 modèles de la série. Serait-ce en fait la genèse de cette série ? Sur les versions les plus anciennes, les autos sont disposées sur un socle en carton maintenues par un couvercle transparent lui-même agrafé au carton. Les quatre canots de sauvetage, présents dans l’emballage avec les miniatures, étaient-ils fournis directement avec les véhicules ou simplement rajoutés lors du montage de l’ensemble ? Le plastique souple utilisé pour le Ferry et les canots en opposition à celui rigide des autos plaident plutôt pour deux fabrications distinctes... Les teintes retenues sont des associations de couleurs primaires : Rouge/jaune - Bleu/jaune... Ce Ferry passera de main en main avec souvent des petites modifications… on le retrouvera par exemple aux états unis, équipé de 18 voitures, sous la marque « Eldon », ou,  chez nous, garni de trois autos au 1/43ème, sous la marque « Falk », puis, plus récemment, sous la marque « Renam » en Italie.
Catalogue des Galeries Lafayette septembre 62 ... Livré en boîte décorée !!!



Dans l'esprit, le bac de Bénodet.
D'autre part, la diffusion, début 60 via le comptoir général de la bimbeloterie (le CGB pour les intimes), de séries de 12 modèles vendus en mélange, sous la référence F 702, dans des sachets conjointement avec 2 planches du code de la route. Sous la référence F 705, les mêmes sachets peuvent être garnis, hormis les planches "code de la route", de 12 signaux routiers et une voiture. Les deux options rentrant dans le cadre des campagnes de ventes à un franc (le désormais "nouveau" franc introduit en 1960). Les planches code de la route, au nombre de 3 (imprimées à Paris par FRANOZ  ou CHROMO-LITHO), comportent au verso un petit circuit routier, terrain de jeu idéal pour mettre en scène les autos miniatures et les panneaux de signalisation. Ces derniers, contrairement à ceux produits par Norev ou Minialuxe, sont moulés en deux parties, le poteau étant solidarisé par un point de colle sur le socle assez large et donc d'une grande stabilité. Ils sont totalement disproportionnés par rapport aux miniatures, mais qu'importe ! Les mâts sont blancs (ou plus rarement beiges) et les socles sont finis dans des couleurs variées, très ludiques, identiques aux autos, laissant penser à un fabriquant unique pour les véhicules et les signaux ?

         
Comptoir général de la bimbeloterie 1960 (Réf 702) "Sachet 12 autos plastique couleurs, 5.5 cm, avec 2 planches Code la route. Le sachet 0,75"
Comptoir général de la bimbeloterie 1963 (Réf 705) "Sachet 12 signaux 6 cm, 1 voiture 5.5 cm, avec 2 planches code de la route. Le sachet 0,75"

Les planches, numérotées de un à trois, se présentent sous forme de triptyques et comportent au dos un circuit routier représentant, entre autre, une station service, un parking et un rond-point. 









 
La gamme complète des 16 modèles, en partant de la Frégate
n°1 verte en bas (sens inverse des aiguilles d'une montre),
avec un bel aperçu de la riche palette des couleurs utilisées.
La gamme qui comprend 16 modèles au total semble avoir été élaborée vers la fin des années cinquante. Bien que certains des modèles (Hotchkiss, Traction, 203 commerciale…) sont plus anciens, ce sont les dates de sortie de deux des Simca (Océane et Plein-Ciel) qui nous servent de repère temporel. Les miniatures, fabriquées en plastique, sont finies dans un nuancier de couleurs chatoyantes. Pas de noir, de gris foncé, de marron ou de bordeaux… mais une riche palette mélangeant des couleurs vives (chaudes ou froides) avec des tons intermédiaires aboutissant à une multitude de dégradés dans des tonalités pastel. La matière plastique utilisée permet d’obtenir un moulage très fin des carrosseries mais avec malheureusement comme corollaire des montants de toit assez fragiles !

Les modèles sont conçus très simplement en peu d’éléments : un châssis, une carrosserie, et enfin les roues solidarisées sur leurs axes. Sur le châssis apparaît en positif le nom du modèle, et en tout petit, à l’arrière, un numéro de référence gradué de 1 à 16. Enfin, en complément, le même numéro est rapporté, mais cette fois ci en nettement plus gros, à l’intérieur de l’avant du châssis ?! Sans doute afin de faciliter l’assemblage des miniatures, le châssis étant collé, au niveau des pare-chocs, à la carrosserie qui elle-même dispose d’un numéro moulé sous le capot !!! (À l’exception du Renault 1000Kg dont le numéro se trouve sous le toit). Les axes de roues, mobiles, se positionnent dans des gorges prévues à cet effet sur le châssis et sont maintenus par pression de la carrosserie. Les couleurs des roues sont nombreuses (blanches, grises, beiges, chromées et plus rarement noires) et participent à enrichir, par combinaison, les multiples variantes de teintes déjà présentes dans cette série. Les roues (et leurs axes) sont identiques sur tous les modèles et cela renforce une certaine unité visuelle de l’ensemble, et ce malgré l’échelle de reproduction, plutôt disparate, qui se situe autour du 1/87ème pour la plupart des voitures de tourisme (la 2cv étant par exemple beaucoup plus volumineuse), les utilitaires étant eux représentés à des échelles bien inférieures.

Il existe aussi des modèles dénués de châssis… au départ on pense à un oubli, voir à une perte du châssis qui se serait décollé ! Mais il n’en est rien, car en regardant plus attentivement on constate l’absence de numérotation sous les miniatures (Logique puisque ces numéros servaient de repères pour l’assemblage des châssis sur les carrosseries). De même les montants intérieurs, situés entre les portes et servant de butées aux châssis, sont plus courts. Pareillement, les renforts de carrosseries, derrière les pare-chocs avant et arrière, qui servaient de points de collages sont nettement plus fins. Quant à leur origine… peut-être une commande spécifique pour des modèles plus économiques ?. Mais il y a « pire » en matière de dépouillement avec une dernière série, toujours sans châssis, dont les roues (avant et arrière) sont cette fois ci recouvertes ?! Petite spécificité sur ces  modèles, les axes de roues sont moins longs, moins bien fixés aux carrosseries, ils s’insèrent dans les ailes et certaines de leurs couleurs sont inédites (Orange, bleu clair…). A priori, cette dernière série serait à mettre en corrélation avec la vente de certaines planches "code de la route".

Enfin, il faut savoir que toute la série a aussi été diffusée sous forme de porte- clés. En partie au moins en tant que réclame, une rare Traction offerte par les yaourts « Intral » en atteste ainsi qu’une 2cv éditée à l’occasion de la fête du comité d’entreprise Citroën de Tournan. Le modèle est daté sous le châssis au 11 juin 67, ce qui sous-entend pour l’ensemble de la gamme une durée de vie d’au moins 10 ans (1957/1967). Les couleurs des porte-clés reprennent la plupart  de celles de la série, en omettant à priori le jaune et l'orange, à l’exception de trois vert inédits (pâle, moyen et bouteille). Et pour finir, il existe aussi des modèles ayant reçu une finition, rapportée et non moulée dans la masse, dorée ou chromée !

 
Versions dorées "Il est l'or... Monseign'or"







 
Mais revenons à la série « classique ». Le porte drapeau (n°1) est la Frégate, et là, patatras… Ça commence très mal, on découvre d’entrée de jeu une grosse erreur de dénomination suite à l’inversion malencontreuse du référencement du châssis de la Frégate avec celui de… l’Aronde ! Donc, et ce durant toutes leurs productions, les Frégate seront dénommées Aronde sous leurs châssis et inversement pour les Simca Aronde. La calandre du modèle est estompée et donc il est difficile d’en établir un millésime précis (nous verrons que, dans la majorité des cas, les références aux modèles réels sont souvent anciennes). Le rendu est quand même assez représentatif de la Frégate, bien que la miniature soit plutôt petite et, dans l’ensemble, un peu « compressée » (dans l’esprit de la Minialuxe au 1/43ème)


C’est une Traction Citroën qui est choisie en n°2. Le châssis indique 11 N- (pour 11 Normale aussi appelée 11B) mais la miniature évoquerait plutôt une 11 légère. Cette fois ci la calandre est finement travaillée et l’on distingue aisément les chevrons et même, à sa base, au niveau du passage de manivelle, le cache au motif en forme d’ailes (apparu fin 51 et disparu en 1955). Moins réussies sont les ailes, un peu lourdes, et qui enveloppent les roues avant ! Mais cet adorable jouet constitue déjà à lui seul un thème de collection



Par la suite, c’est au tour de la marque Peugeot d’être représentée, et ce à deux reprises. D’abord en n°3 sous la forme, plus contemporaine, d’une berline 403 et puis, en n°4, c’est d’une plus ancienne 203 commerciale qu’il s’agit. Les deux modèles sont bien rendus avec peut-être un atout supplémentaire pour la 203 inédite en utilitaire à cette échelle. Les calandres sont gommées sur les deux miniatures mais on devine sur la 203 les crosses de pare-chocs espacées des premières séries. Le coloris beige à gauche est rare (et ce dans l'ensemble de la série), la grise marquée "Tropica" détient encore un grain de café, et l'orange est "sans châssis" (donc pas de référence sous le capot).
 

 
En n°5 nous avons une Simca aronde coupé « plein-Ciel » assez réussie avec son grand pare-brise panoramique à la mode américaine et sa superbe ligne tendue. Sous le châssis un laconique « Simca » sans plus de précision… Là encore le dessin de la calandre n’est qu’évoqué mais les crosses de pare-chocs sont bien représentées à l’avant comme à l’arrière. Le modèle à l’échelle 1 sort à l’automne 1956 ce qui pourrait nous orienter vers l’année 1957 comme date de création de la série ?

Une deuxième Citroën occupe le n°6 sous la forme d’une 2 CV, l’échelle retenue est nettement supérieure aux autres modèles. La capote, bien perceptible grâce au traité granuleux de sa surface,  se prolonge jusqu’au pare-chocs arrière dans l’esprit des premiers modèles. Les nervures du dessus du capot sont très fines mais il manque le dessin des portes arrière et les ailes arrières sont ajourées ! Les phares et les butoirs de pare-chocs avant sont  « timidement » évoqués, le châssis, lui,  est arrondi en son extrémité pour épouser le ceintrage du devant du véhicule.




Pour le n°7 nous retrouvons notre Aronde (avec châssis Frégate !). Le modèle semble avoir adopté la calandre à « moustaches » de 54. Elle parait, en comparaison de la Frégate qui est plutôt « tassée », un peu « haute sur pattes » (et, là encore, dans l’esprit de la version proposée au 1/43ème par la marque Minialuxe). 
 
À droite l'Aronde n°7 avec le châssis marqué Frégate


Retour au quai de Javel pour le n°8 avec cette fois ci l’emblématique DS 19. Ce n’est pas la plus réussie du lot avec sa petite taille et ses ailes arrière découpées ! (système d’assemblage des axes de roues aux dimensions uniques oblige). Bon, en même temps, ça lui confère un côté original avec un look hors du commun…




La Peugeot 203 qui nous attend en n°9 est encore plus étrange… en fait elle n’a rien à voir de près ou de loin avec l’usine de Sochaux puisqu’il s’agit en fait d’une berline Hotchkiss Grégoire ! Pourquoi incorporer une Hotchkiss de 1951, dont l’existence a été aussi éphémère, à une gamme de voiture de série en 1957 ?! D’ailleurs, le modèle est si atypique qu’il se retrouve baptisé à l’époque sous la marque Peugeot sans que visiblement cela choque qui que ce soit ? Là aussi, sur le modèle, les ailes arrière sont ajourées pour la même raison que sur la 2cv et la DS. (Chez Minialuxe, qui sert de nouveau de référence tant les lignes idéalisées des deux modèles sont semblables, les roues arrière des premiers modèles avaient été rabotées pour permettre aux voitures de pouvoir rouler !).




Le n°10 fait écho au n°5 avec un châssis marqué « Simca » à l’identique du précédent, si ce n’est le numéro de référence qui diffère. Et là, la Plein-Ciel laisse place à une jolie représentation du cabriolet Océane. Le modèle sera le seul de la série dans cette configuration (cabriolet décapoté) et il faut reconnaître que le moulage en une pièce incluant le pare brise est assez astucieux et fonctionne plutôt bien.
 
Suite de la  gamme avec, en n°11, un deuxième utilitaire sous la forme du Citroën H-1200. Malgré la sobriété de traitement, inhérente à toute la série (seuls le toit et le capot sont nervurés), la silhouette si caractéristique du fourgon Citroën 11cv est fort bien restituée, avec sa porte coulissante et, à l’avant, son pare-chocs et ses marchepieds sur les ailes.
 
De nouveau une berline en n°12, avec la Ford Vedette dans sa version de 54. Comme souvent, la calandre est gommée mais le modèle est par ailleurs très fidèle, dans ses lignes, à l’original.
 


Toujours très stylisé mais très évocateur de son époque, c’est la camionnette 1000 kg Renault qui occupe le n°13. Une petite confusion avec le fourgon Citroën (sous le châssis est inscrit « Renault 1200 ») mais là encore une très honnête représentation de ce qui deviendra le « Voltigeur » à partir de 1959.

Un des modèles les plus charmants de la série en n°14… le camion Berliet en version citerne. Malheureusement, il restera le seul poids lourd de la gamme…
 


En n°15 La Versailles, quatrième Simca après les trois précédentes versions des Arondes. Un poil petite en proportion mais l’allure générale est là. Un détail, en zoomant sur l’avant, on devine le moulage du petit sigle au devant du capot !

Enfin, portant le n°16, voici… la Dauphine. Dernier modèle et troisième Renault au programme après la Frégate et la camionnette 1000 kg. On retrouve bien la petite berline toute en rondeurs, mais vues de haut, les roues, dont la largeur des axes est identique à tous les modèles, débordent légèrement de la carrosserie.

À l’instar des séries « Cadum Pax », la grande absente de la gamme est la Renault 4cv pourtant si emblématique des véhicules de son époque, mais par contre, cette fois ci, une Traction Citroën fait partie de la série. Une marque automobile est aussi délaissée… il s’agit de Panhard et de ses incontournables Dyna. Par ailleurs, un autre angle de vue, déjà esquissé, pointe la similitude de la série (un hasard ?) avec la gamme « Minialuxe » contemporaine. Pratiquement tous les modèles représentés chez « Minialuxe », à la fin des années 50, le sont chez « Tropica » jusqu’au camion Berliet (certes dans une version benne et non pas en citerne), la seule exception (qui confirme la règle ?) étant la Panhard PL17 présente chez Minialuxe mais absente chez "Tropica" et en miroir la 2cv Citroën, absente des productions d'Oyonnax, mais bien présente dans la série. Enfin, nous pouvons voir que de nombreux questionnements subsistent… quid de l’origine de ces miniatures ? Quelles en sont les dates précises de production ? Les autres modes de diffusion ? Comment expliquer les erreurs manifestes de dénomination de certains modèles ? Vers qui rattacher les miniatures estampillées « Tropica » de façon certaine ? existe-il d'autres marques, de produits divers, ayant distribué ces petites autos sous forme de primes ?... 
 
Comme toujours toutes informations supplémentaires sont les bienvenues !
Un article rédigé par Vincent Pirot